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L'an dernier c'était devenu une vraie blague de fond de taverne: "Price ou Halak?"
Cette question avait remplacé le traditionnel "salut comment ça va?" lorsqu'entres amis on se rencontrait autour d'une pichet de bière pour regarder un match de hockey des Canadiens.
La question à savoir lequel des deux gardiens de buts allait être le gardien partant de la soirée était pourtant pertinente. Carey Price avait démontré de belles aptitudes un an auparavant et Jaroslav Halak, pendant trois ans, gardait les buts très honorablement, sans se plaindre d'une utilisation impertinente de la part de ses entraineurs. Le slovaque avait sauvé littéralement son club sans offensive des dizaines et des dizaines de fois et on parlait encore de ce gardien comme étant un bon "gardien numéro 2". Même si ses performances, année après année étaient toujours meilleures autant sur papier que sur la glace et son attitude exemplaire dans le vestiaire comme sur la glace.
De l'autre côté il y avait son anthithèse, Carey Price. Un jeune gardien capable d'excellence mais aussi capable de pointer ses coéquipiers pour les buts accordés, de pêcher envers de jeunes filles mineures (chose que l'on a habilement étouffé) et capable de gros gros GROS problèmes d'attitude sur la glace comme dans le vestiaire.
Quand Halak a trainé presqu'à lui seul son club jusqu'au carré d'as des séries éliminatoires de l'an dernier, on l'a remercié en le donnant aux Blues de St-Louis au lieu de lui négocier un contrat (qui venait à échéance). Choisissant du même coup de miser sur son autre gardien pour l'année à venir: le plus jeune Carey Price.
C'est de bonne guerre. C'est un "gamble".
Les Canadiens ont rendu un grand service à Price qui, lui aussi, a un contrat à négocier. On étouffe toujours en ce moment ce qui ce trame autour de son contrat mais les gens biens informés savent que Price est à des années lumières de s'entendre avec le Canadien. Il est même presque certain qu'il ne se présentera pas au camp d'entrainement d'ici quelques semaines si la situation ne se règle pas.
Price, en voyant que le Canadien misait sur lui, et en jouant selon les règles de l'offre et de la demande de la LNH (ligue qui a visiblement perdu totalement le contrôle de ses salaires) demande donc au moins 3 millions/année pour être le gardien numéro un du bleu-blanc-rouge. Et Montréal ne semble pas prêt à vouloir investir cette somme.
Comme bien souvent, il existe un fossé entre ce que les dirigeants voient sur la glace par rapport à la manière dont le joueur se perçoit. Price a encore TOUT à prouver mais on ne peut pas lui en vouloir de jouer selon les règles de l'offre et de la demande. Si son gardien auxiliaire Alex Auld, un gardien tout à fait médiocre, gagne plus cher qu'un Martin Biron, en quoi Price ne serait-il pas justifié de demander le double de son salaire si il est pour défendre le double des matchs devant le filet? N'oublions pas que ce club ne marque pas de buts, le travail du gardien y est donc beaucoup plus important qu'à Détroit, Chicago ou San Jose, qui vous remarquerez, ont tous trois des gardiens raisonnables mais pas extraordinaires.
Cette année, faute de marqueurs, on demande encore à nos gardiens d'être eux, extraordinaires.
Cette semaine j'apprenais que Carey Price est le cousin de Shane Doan. Shane Doan c'est cet imbécile des Coyotes de Phoenix qui a très clairement dit "It's because you're fucking frogs that's why!! au quatuor d'arbitres francophones qu'il accusait d'avoir favorisé les Canadiens au Centre Bell l'an dernier. Quiconque a vu les images de fin de match peut très facilement lire ses mots sur la bouche du crétin Doan. Si Crétin que quand est venu le temps de se justifier suite aux plaintes des arbitres il s'est tant contredit dans ses menteries qu'il a dû régler des "arrangements on the side" car il savait très bien qu'il était grillé dans sa crédibilité.
Sans faire de son cousin Price son jumeau, je n'ai aucune misère à imaginer Carey offrir le même type de mépris face à toute cette tranche de son public francophone qu'il ne comprend pas. Pas plus qu'il ne comprend son gérant Pierre Gauthier de ne pas lui offrir le 3 millions souhaité.
Maintenant que les Champions de la coupe Stanley ont laissé tombé le gardien qui a défendu leur filet suite à leur conquête de l'an dernier, ne pourrions nous pas faire de même avec Price et le laisser tomber pour Anti Niemi?
Il a 27 ans, se défend très bien et demande un million de moins.
Et si un autre club signe Price il devra nous donner des compensations.
Moi j'ai rien contre.