La tour Eiffel
Mais oui, je suis une girafe,
M’a raconté la tour Eiffel.
Et si ma tête est dans le ciel,
C’est pour mieux brouter les nuages,
Car ils me rendent éternelle.
Mais j’ai quatre pieds bien assis
Dans une courbe de la Seine.
On ne s’ennuie pas à Paris :
Les femmes, comme des phalènes,
Les hommes, comme des fourmis,
Glissent sans fin entre mes jambes
Et les plus fous, les plus ingambes
Montent et descendent le long
De mon cou comme des frelons.
La nuit, je lèche les étoiles.
Et si l’on m’aperçoit de loin
C’est que très souvent, j’en avale
Une sans avoir l’air de rien.
(Maurice Carême)
posté le 28 mars à 22:13
Pourriez-vous m'indiquer le nom du recueil dans lequel a été publié ce poème et sa date de parution si possible ? Merci d'avance