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James Davis : poème "Les Voiles Nacrées"

Par Illusionperdu @IllusionPerdu


Premiers mots, premières questions.
Des doutes qui tournent au jugement,
Puis s'effacent sur le rivage de cet Océan,
Celui d'une histoire qui se profile à l'horizon.


Seul à boire l'alcool brun des remords,
Curieuse tu t'avances les pieds dans le sable doux
Vêtue d'une jolie robe Saphir qui te moulait le corps.
Intriguée, ton pas devint lent et toujours plus mou.


Figé, sans la moindre attention,
Pas un soupir, pas un regard
Tu viens encore puis décides enfin de t'asseoir.
Mes songes s'emmêlent et je perd la raison.


Alors que je croyais être seul ici,
Perdu sur ce lieu maudit
Coincé entre le jour et la nuit
Cette inconnue était venue me tenir compagnie.


Elle avait ce parfum étranger pourtant familier,
Une impression de déjà vu qui étrangle le coeur.
Je n'osais dire le nez droit et restais sans bouger.
Alors elle dit ceci gaiement sans la moindre frayeur;


Les premiers mots d'une histoire merveilleuse
Qui débute au bord de l'eau nacrée d'un sermont.
Celui de finir cette aventure et la fêter derrière l'horizon.
Comme moi, elle prit cet alcool et but à ce début toute heureuse.


Le large nous attendait impatient.
Sans comprendre, car c'était évident,
Elle m'avait sauvé sans le savoir
Puisque sans ce masque au visage elle pouvait me voir.


Nu elle m'avait vu,
Moi et mes cicatrices du passé,
Detestables et pourtant aimé
Jusqu'a la moindre plaie décousue.


Ma chair s'était remise à saigner,
La pluie rouge était finalement tombée.
L'orage enragé ebranlait les cieux fissurés,
La foudre déchirait les airs gelées des sentiments dévoilés.
L'Océan déchaîné fit place à ses montagnes et ses monts,
Dressés, oppressants jusqu'au sombre ciel déshabillé
Barrant nos routes, entraînés par le fond.


Une noyade étouffante, la poitrine engloutie
Puis le souffle coupé écrasait nos gorge muette.
L'acier des épaves rouillées aggressait l'oreille qui tordait l'esprit
Comme une torture, le cliquetis des chaînes me blessaient la tête.
Les ombres des eaux rôdent et nous pétrifient les os
La pierre alourdi l'organe en cage et entame son supplice.
Doucement je me glisse et m'endors dans l'ombre de ton dos
Je suis le serpent qui siffle aux pensées les caprices.


Sérénité d'une douce matinée,
Le calme timide après la tempète s'était avancé.
Paisible et reposant, le vent humide frollait ma peau de verre
Mouillant mes joues rose des embrunts d'hier.


Ils coulaient à mes lèvres pâles d'un chagrin regreté
Comme une larme d'une erreur aujourd'hui devinée.
Les mouettes et le son des vagues anoncent notre éveil,
Nos yeux, à présent claires, admirent au loin notre ligne.
Le Soleil ouvre la voie dorée des reflets vermeils,
C'est l'heure, levons l'ancre vers ces merveilles
Hissons le drapeau qui flottera sur cette étendu qu'est la notre
Comme une flamme blanche Reine de ce miroir d'argent
Et buvons à nos vies d'extases qui là bas nous attendent depuis si longtemps


Tu ris saoule et hurles à la proue
Que ce monde est à nous quoi qu'il y ait au bout.


Pierre Mathieu.


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