(ce fonds n'est pas dans le portefeuille mais le type de gestion au niveau actions est très similaire à quelques autres de mes fonds)
En ciblant des petites et moyennes capitalisations sous-valorisées, le fonds de Julien Lepage, gérant de Sextant Grand Large, affiche une performance de 12% depuis le début de l'année. Loin de s'inquiéter du ralentissement à venir de l'économie mondiale, ce spécialiste du "stock-picking" nous dévoile ses derniers paris.
Capital.fr : Votre fonds gagne 12% depuis le début de l'année... comment expliquez-vous cette performance ?
Julien Lepage : Nous avons saisi de belles opportunités sur le segment des petites capitalisations. Adeptes du stock-picking, nous passons la cote au crible à la recherche des sociétés injustement délaissées par les investisseurs, et donc particulièrement sous-valorisées. Ainsi, depuis le début de l'année, nous avons grandement profité des excellentes performances de certaines valeurs, comme Oeneo et Vêt'affaires, dont l'activité a particulièrement bien résisté dans des conditions économiques difficiles. Vêt'affaires fabrique des vêtements low-cost, un segment qui est toujours le dernier touché en période de crise. Oeneo a quant à lui profité de sa situation de monopole dans le domaine du bouchon sans liège.
Capital.fr : Les incertitudes pesant sur le second semestre ne risquent-elles pas de briser cette dynamique ?
Julien Lepage : Certes, les performances des actions ne devraient pas être flamboyantes dans les prochains mois. Entre la baisse des indicateurs d'activité aux Etats-Unis et les problèmes de dettes des Etats, il faut s'attendre à un ralentissement de la croissance mondiale, ce qui pèsera sur les marchés. Mais nous ne nous en préoccupons guère, car nous n'établissons pas nos scénarios en fonction de l'évolution de la conjoncture. Les actions que nous sélectionnons doivent être susceptibles de rattraper leur retard aussi bien en phase d'expansion que de contraction économique.
Capital.fr : Quels sont vos principaux paris ?
Julien Lepage : Fidèles à notre stratégie, nous consacrons la majeure partie de notre portefeuille (66%) à des petites et moyennes capitalisations. Nous avons récemment initié une ligne sur Trilogiq. Cette société, qui commercialise des équipements (charriots, rails...) permettant d'améliorer la productivité, devrait profiter du besoin des entreprises de repenser leur chaîne production après la vague de licenciements. Nous sommes aussi placés sur Sucrière de Pithiviers, un producteur de sucre dont la valorisation boursière équivaut presque à sa trésorerie. Une aubaine, d'autant que l'entreprise verse un dividende de 30 euros, soit un rendement de près de 5% rapporté au cours actuel.
Capital.fr : Ces valeurs de taille modeste doivent tout de même être plus volatiles que le reste de la cote...
Julien Lepage : Nous tentons de limiter cet impact en privilégiant les sociétés dont les finances sont saines et les résultats aisément prévisibles. Nous sommes, par exemple, investis dans plusieurs caisses régionales du Crédit agricole, qui affichent une meilleure visibilité que leur maison-mère puisque leurs revenus sont exclusivement issus de la branche commerciale, et non pas du trading. Parallèlement, nous ciblons quelques grandes capitalisations dont l'activité est particulièrement dynamique, comme Google. En faisant progresser son chiffre d'affaires de 24% au second trimestre malgré la déprime du marché publicitaire, le moteur de recherche a encore épaté la communauté financière. Et son action vaut environ 16 fois les bénéfices, ce qui n'est pas cher au vu des perspectives du groupe.
(Thomas Le Bars - capital.fr - 26/08/10)