A quelques heures de Noël, je profite d'un peu de temps libre pour reprendre ma plume laisser en suspens voilà quelques semaines.
Je reviens sur un mélange des mots et des sens qui en disent long au pire sur la manipulation des esprits au mieux sur la méconnaissance de la langue française. La fin d'année 2007 a été marquée par le lancement de réforme au nom de l'équité. Au nom de quoi il faut accepter la suppression des régimes... enfin certains régimes spéciaux... Au nom de l'équité, il s'est donc engagé un processus qui vise à mettre un terme à certains avantages que d'autres n'ont pas... Et bien la suppression des régimes spéciaux - encore faut-il qu'ils soient supprimés - c'est tout sauf une mesure d'équité, juste un processus d'égalité.
Qu'est-ce que l'équité ? Je définirai cela comme un "avantage" accord" à quelqu'un pour qu'il puisse bénéficier de quelque chose avec les mêmes chances qu'une autre personne, en dépit de ses faiblesses. Pourquoi cet accord ? Tout simplement parce qu'au nom de la justice, notamment sociale, il importe à la République, encore plus lorsqu'elle se revendique démocratique, de faire en sorte que tout le monde puisse monter dans l'ascenseur social.
Je reviens sur les régimes spéciaux. Pourquoi existent-ils ? En acceptant de travailler la nuit, d'avoir une évolution de la rémunération moins forte, que le salaire de départ soit plus faible en début de carrière par rapport à la moyenne des autres métiers, il a été accordé le droit de partir plus tôt en retraite. C'est cela l'équité : vous acceptez d'être moins bien payé, vous avez droit de partir plus vite à la retraite.
Autre exemple. Par équité, il est normal qu'une personne ayant largement satisfait ses besoins de consommation, verse à l'Etat plus d'impôt qu'une personne qui n'a pas assez de revenus pour acheter tout ce dont elle aurait besoin pour vivre correctement et dignement. Par équité, elle doit moins ou pas en payer. En revanche, cela ne dispense pas l'Etat de justifier ses dépenses, de les contrôler et d'utiliser l'impôt à bon escient.
L'équité c'est donc le fait de reconnaître à quelqu'un qu'il est dans une situation moins facile que d'autres, et qu'à ce titre, on lui accorde un "avantage" pour qu'il puisse se retrouver sur la même ligne de départ que les autres.
Bref, l'équité est préalable à l'égalité. C'est un élément qui rétablit de l'égalité dans le traitement des choses. Il est dangereux de confondre l'équité avec l'égalité. L'égalité repose sur l'idée que tout individu vaut un autre individu. Or ce n'est pas le cas : les histoires de la vie font que les hommes ont accès plus facilement que d'autres à des situations de vie, à des métiers, à la connaissance, etc. L'équité évite de creuser des écarts entre les individus, à la condition que cette équité ne devient pas un désavantage absolu pour les autres, mais bien un élément pour pouvoir bénéficier un rapport de force d'égale à égale.
Ainsi, au nom de l'équité, l'évolution des métiers mérite que certains perdent leurs avantages, que d'autres les conservent et que de nouveaux en aient. Ainsi, les hommes seront égaux devant la vie en retraite.