Pour quatre grands amateurs de football rencontrés au stade du CEPSUM la semaine dernière, la nouvelle saison s'annonce enthousiasmante. Ils sont fiers d'appuyer leur équipe. «Les matchs créent un effet rassembleur, dit Alain Sauvageau, trésorier à la Direction des finances, qui suit l'équipe depuis ses débuts, en 2002. Cela développe le sentiment d'appartenance sur notre campus.»
Pour le photographe, ces détenteurs de multiples abonnements avaient revêtu leurs plus beaux atours, aux couleurs de leurs favoris. Jeffrey Talpis, professeur à la Faculté de droit, arborait fièrement un chandail orné d'une photo de son chien habillé d'un foulard des Carabins. Le professeur donne un cours sur les successions. Sous la photo du chien, on pouvait lire qu'il était son légataire.
Tous portaient évidemment du bleu. N'allez pas leur demander s'ils portent du rouge à l'occasion. Ils vous regarderont comme si vous veniez de les insulter. Certains ont néanmoins plus d'articles promotionnels que d'autres. Alain Sauvageau, par exemple, doit posséder l'une des plus grandes collections de produits dérivés des Bleus. Il en étale une partie sur la table: tasse, foulard, chandail, coussin et autres. «Je n'ai pas apporté ma douzaine de casquettes», précise-t-il.
Même si le football fait vibrer davantage leur fibre partisane, d'autres sports les attirent à l'occasion. «J'aime bien le football, affirme Alain Courchesne, directeur du Service d'impression, mais le volleyball est très spectaculaire aussi.»
Suivre l'équipe partout
Que ce soit au CEPSUM ou ailleurs, il est toujours possible d'encourager les Carabins. Plusieurs sont allés à Sherbrooke l'an dernier. «On s'est payé notre tête, mais gentiment», souligne M. Sauvageau en se remémorant cette défaite sans conséquence des Bleus.
Dès que l'horaire de la ligue est divulgué, les partisans essaient d'établir leur agenda en conséquence, mais ce n'est pas toujours chose facile. On ne peut pas trouver un compromis à chaque occasion.
Cette année, Jeffrey Talpis a été invité à un colloque d'une semaine à Marrakech, mais il a décliné l'invitation. La raison? Les Carabins jouent à l'Université Bishop's au cours de ce weekend et il n'était pas question de manquer ce rendez-vous. D'ailleurs, même s'il doit se rendre à l'étranger, il parvient souvent à rester en contact avec l'équipe par le Web.
Mais parfois il faut choisir le voyage. La saison dernière, Bertrand Desjardins devait assister à un congrès au Maroc qui ne se tient que tous les quatre ans. À son grand désarroi, les Carabins recevaient le Rouge et Or au moment où il marchait dans le désert. «Dès que j'ai retrouvé le signal sur mon cellulaire, raconte-t-il, la première chose que j'ai reçue, c'était un message texte de ma fille pour me dire qu'on avait battu Laval. J'étais fou de joie! » Benoit Mongeon, coordonnateur des communications auprès des Carabins, lui a fourni un DVD de la rencontre pour qu'il puisse savourer cette grande victoire. «Je le regarde encore de temps en temps», ajoute fièrement le professeur de démographie.
En septembre, Jeffrey Talpis espère se rendre à Antigonish, en Nouvelle-Écosse, pour y voir les Carabins affronter les X-Men de l'Université Saint-François-Xavier. «Il y a quelques années, j'ai même pris un billet d'avion pour un vol nolisé avec les animateurs de CKAC pour aller à l'Université St. Mary's», relate-t-il.
Les quatre passionnés évoquent de bons souvenirs. «Je revois l'ancien joueur Yves Bériault, dit M. Desjardins avec un enthousiasme contagieux, sur un retour de botté contre l'Université Concordia, tourner sur lui-même et traverser le terrain jusque dans la zone des buts. C'était notre première victoire significative. Je me suis dit à ce moment-là qu'on était rentrés dans les grandes ligues.» Et tous s'entendent pour dire que, lorsque les Carabins avaient obtenu une fiche parfaite durant la saison 2004 avec huit victoires, «c'était l'année!»
Même si la majorité des matchs des Carabins se joueront en soirée cette saison, ces partisans seront tout de même au rendez-vous. Et il n'est pas question de manquer une rencontre, à moins que ce soit pour aller en voir une autre aux États-Unis durant la fin de semaine du 24 septembre, comme dans le cas de Jeffrey Talpis. «Tu vas manquer le match contre l'Université McGill!» s'exclame Bertrand Desjardins, qui connait le programme des Bleus par cœur.
En faire plus pour son équipe
Être présent au stade n'est pas toujours suffisant. Il faut parfois faire souffrir ses cordes vocales. «Je suis très gueulard, admet Bertrand Desjardins. Au cours d'un match à Concordia, j'étais assis près de la cabine des animateurs de radio et l'on m'entendait presque plus qu'eux sur les ondes!»
Pour sa part, Jeffrey Talpis peut être appelé, au sein de la Faculté de droit, à jouer un rôle dans le recrutement. «Dès qu'un joueur qui veut étudier en droit souhaite venir à l'UdeM, dit l'entraineur-chef Marc Santerre, on le fait rencontrer Jeffrey pour qu'il lui présente le programme. En plus d'enseigner, il est un grand amateur de football.» Le professeur, qui consacre chaque samedi à son sport favori, va même voir des parties des rangs collégiaux pour observer et discuter avec des joueurs de talent.
Préparatifs pour le premier match
Même si les partisans ont tous reçus leurs billets pour la saison à venir, il en reste toujours à vendre. Les casquettes sont prêtes à être portées et les coussins prêts à servir. «Il en faut un, coussin, avec les bancs durs du stade», lance Alain Courchesne à la blague.
Avant de conclure, Bertrand Desjardins, qui collabore au blogue www.allezlesbleus.ca, créé par des partisans des Carabins, sort l'horaire du camp d'entrainement de football de ses poches et se tourne vers le coordonnateur des communications. «Benoit, c'est à quelle heure exactement que les gars sautent sur le terrain?» Oui, ces partisans tatoués viennent même aux entrainements.
Tous sont d'accord pour dire que le stade du CEPSUM devrait être plein à chaque match. «J'aime mieux l'ambiance ici qu'aux rencontres des Alouettes, mentionne Alain Sauvageau. Les gens encouragent leur équipe davantage au CEPSUM. C'est le meilleur spectacle de football à Montréal.»
«J'ai remarqué qu'il y a de plus en plus d'étudiants qui viennent aux matchs, ce qui est une excellente nouvelle», poursuit Alain Courchesne.
Mégafête de la rentrée
Ces employés de l'UdeM ont hâte de partager leur passion avec de nouveaux partisans. Cela commence dès ce jeudi 2 septembre avec la présentation du match d'ouverture de la saison 2010, alors que les Carabins accueilleront le Vert et Or de l'Université de Sherbrooke à 19 h.
Bert est connu de tous les partisans aux confluents des sections 3 et 5 par sa voix tonitruante qui entame le désormais incontournable et inspirant : 1-2-3 Premierrrrr essai CA-RA-BINS!!!
Lien original (où l'on a fait du copier-coller sans vergogne) : http://www.nouvelles.umontreal.ca/sports/football/20100830-des-partisans-des-carabins-devoilent-leurs-secrets.html
Photo de Mathieu Dauphinais (un ex de Versus-Québec recruté par coach Mongeon) avec dans l'ordre: Jeffrey Talpis, Alain Sauvageau, Bertrand Desjardins et Alain Courchesne.Venez visiter et commenter sur Allez les Bleus!