Alors que de nombreuses régions souffrent déjà de stress hydrique, le manque d’eau devrait s’étendre dans le monde et provoquez bien des dommages. Ainsi, le problème de l’eau se pose tant en termes de quantité que de qualité. Depuis le 28 juillet 2010, l’accès à une eau de qualité et à des installations sanitaires est considéré comme un droit humain. De nombreux facteurs (augmentation de la population, pollution des nappes et cours d’eau, prix du traitement des eaux, etc.) peuvent expliquer la tendance qui tend vers une pénurie générale de l’or bleu. En effet, en 2009, des ministres de 120 pays, des scientifiques et des militants écologistes, ont participé à Istanbul au Forum mondial de l’eau pour étudier les moyens de prévenir une crise de l’eau qui, selon l’ONU et le Conseil mondial de l’eau, affectera près de la moitié de la population mondiale d’ici 2030.
- Une consommation toujours plus grande
En un siècle, la population mondiale est passée de 1,7 milliards d’habitants en 1900 à 6,8 millions en 2010. Elle a donc été multipliée par 4, alors que la consommation d’eau a, elle, été multipliée par 6 ! Cela s’explique par le fait que la consommation d’eau moyenne par habitant a fortement augmenté du fait d’un accès de plus en plus facile dans de nombreux pays développés et en développement, mais ce sont surtout le développement de l’industrie et de l’agriculture intensive qui ont contribué à l’explosion de la consommation d’eau. La surface de terres irriguées a été multipliée par cinq au cours du 20ème siècle.
- L’inégale répartition de la ressource
Et cette situation n’est pas en passe de s’améliorer. Neuf pays seulement se partagent 60 % des réserves mondiales d’eau douce : le Brésil, la Russie, les États-Unis, le Canada, la Chine, l’Indonésie, l’Inde, la Colombie et le Pérou.Le manque d’eau est structurel dans le vaste triangle qui s’étend de la Tunisie au Soudan et au Pakistan, c’est–à-dire dans plus de 20 pays d’Afrique du Nord et du Proche-Orient : chaque habitant y dispose en moyenne de moins de 1 000 mètres cubes d’eau douce par an, une situation dite de « pénurie chronique » ou stress hydrique. Parmi les 20 pays qui disposent de très peu d’eau, 17 sont africains.De plus, tandis que l’Asie, qui concentre près de 60 % de la population mondiale, ne dispose que de 30 % des ressources mondiales disponibles en eau douce, l’Amazonie, qui ne compte que 0,3 % de la population du globe, possède 15 % de ces ressources.
- La question de l’eau potable et de l’enjeu sanitaire
Le texte discuté par l’Assemblée générale des Nations Unies et adopté par 122 pays établit l’eau l’accès à l’eau potable comme un droit humain. Le texte « déclare que le droit à une eau potable propre et de qualité et à des installations sanitaires est un droit de l’homme, indispensable à la pleine jouissance du droit à la vie ».Le texte souligne le fait que 884 millions de personnes dans le monde n’ont pas accès à une eau potable de qualité et que plus de 2,6 milliards ne disposent pas d’installations sanitaires de base. EN conséquent, deux millions de personnes, pour la plupart des jeunes enfants, meurent chaque année des suites de maladies causées par une eau impropre à la consommation et l’absence de sanitaires.Comme le disait Pasteur « nous buvons 90% de nos maladies », en effet la mauvaise qualité de l’eau est, à ce jour, la première cause de mortalité au monde. L’épidémie de choléra qui sévit au Cameroun ces derniers temps atteste des risques sanitaires liés à une mauvaise qualité de l’eau. Cette épidémie a déjà entrainé la mort de 225 personnes, le ministre camerounais de la santé explique cette catastrophe sanitaire en partie par le fait que très peu de personnes dans cette région du pays ont accès à l’eau. Le choléra est une maladie qui se transmet par l’eau mais aussi par les aliments, s’ils ont été en contact avec des eaux usées. Après une courte période d’incubation il entraîne diarrhées et vomissements, puis une déshydratation qui peut être fatale faute de soins.
- « Les guerres de l’eau »
Les tensions autour de l’eau se parsemées à la surface de la terre et les belligérants de ces « guerres de l’eau » sont très diverses. Il faut savoir qu’à ce jour aucune guerre n’a éclaté sous seul prétexte l’inégal partage de la ressource mais celui-ci est bien souvent un facteur qui envenime les relations tendues. Ainsi, le Moyen Orient à lui seul concentre une dizaine de foyers de tensions (autour des eaux du Jourdain, autour du partage des richesses du Nil, etc.). Les conflits peuvent se rencontrer également entre régions d’un même pays, comme c’est le cas en Espagne, et sont très vifs également entre différentes activités (entre l’agriculture et le tourisme notamment).Les ressources en eau sont au centre de tensions géopolitiques croissantes, c’est pourquoi le Forum mondial de l’eau de l’Onu en a fait l’un de ces thèmes principaux de réflexion.
- L’avis Sequovia
L’eau est aujourd’hui la ressource qui risque de manquer bien avant le pétrole ! Cette pénurie cause déjà de graves dommages dans des régions déjà très affaiblies. Une moindre consommation d’eau dans nos pays occidentaux grand gaspilleurs de cette ressource précieuse est plus que nécessaire, elle est primordiale pour rééquilibrer la balance de la répartition de l’eau. Même si les plus gros consommateurs d’eau sont bien évidemment les industriels et l’agriculture, l’application de gestes quotidiens pour minimiser sa consommation d’eau est à portée de tous les citoyens.
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