6 semaines après mon retour, vlà t'y pas que je retrouve au fond d'un dossier un post perdu, presque mort de désactualisation... Dilemme : je le publie, je le publie pas? Il a de la chance, je n'aime pas écrire pour rien, alors voici le récit, écrit sur le vif, de l'épopée que fut mon retour en terre teutonne après 4 mois de vadrouille à travers le monde.
Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué? Autrement dit: pourquoi prendre un avion direct Hanoi-Francfort (10h de vol) alors que le même trajet est possible aussi en 50 heures avec 4 escales?
Réponse: parce que ça fait plus de choses à raconter, et surtout parce que j'avais un Round the World ticket qui me laissait guère le choix. L'itinéraire étant fixe (contrairement aux dates), il fallait que je reparte de Hong Kong. Soit. J'y serais bien allée en train en traversant la Chine, mais mon timing serré ne me le permettait pas (Sandy n'a pas voulu repousser pour moi la date de son mariage, elle exagère, hein?). Alternative plus rapide: l'avion.
Eh bien figurez-vous qu'un Hanoi-Bangkok-Hong Kong est 2 fois moins cher (si vous êtes aussi nuls en géographie que moi avant ce voyage, regardez sur une carte, vous comprendrez l'absurdité de la chose) qu'un direct Hanoi-Hong Kong. J'ai donc décollé lundi matin aux aurores après une nuit de 3 heures, ai profité des 4 heures d'escale à l'aéroport de Bangkok pour me goinfrer une dernière fois de mes spécialités thaï préférées (pad thai et sticky rice with mango), et me suis tapé plus de 2h de bus aller-retour à Hong Kong pour aller chercher les 4 ou 5 kilos de vêtements chauds et de livres que j'avais laissés à l'hostel dans lequel nous avions séjourné lors de notre débarquement sur le continent asiatique. La dernière robe est rentrée dans mon sac à dos à peu près aussi difficilement que la dernière cuillerée de sticky rice dans mon gosier quelques heures auparavant, c'est-à-dire au chausse-pied. A la différence que ce bienheureux de sac à dos, il n'a pas eu de problème de nausée après (ou du moins, il ne m'en a pas fait part). Il est passé de 12 à 22 kilos depuis le début de ce voyage le cochon (encore plus grossi que moi), sans que ça ait l'air de le déranger le moins du monde. Un kilo de plus et j'étais bonne pour payer une surtaxe.
Trêve de bourrage de sac, j'en reviens à l'hôtel dont le sympathique personnel nous a permis de stocker notre surplus d'affaires pendant 6 semaines. Je vous le conseille (Paris Guesthouse, Chungking Mansion, 33-44 Nathan Road, dans le quartier de Tsim Sha Tsu. Réserver sur www.hostelword.com).
Nathan Road by night... Vue de l'arrêt de bus, qui se situe à une centaine de mètres de l'hostel.
Ce n'est pas le grand luxe (cf post 48), mais c'est propre et tenu par des Indiens très serviables qui n'essaient pas de vous arnaquer. C'est même le réceptionniste qui m'a conseillé de dormir à l'aéroport (check in à 5h30...), m'expliquant qu'il y avait des endroits où s'allonger. Et en effet, c'était même plus confortable qu'une couchette hard sleeper dans un train vietnamien!
Mes compagnons de chambrée. Malgré les apparences, les bancs étaient plus confortables qu'une couchette hard sleeper dans un train vietnamien!
Et au moins, on ne risquait pas de se cogner la tête au plafond en se levant.
Ceci dit, je n'ai pas dormi plus de 2 heures. C'est avec une grande émotion que j'ai retrouvé, sur le vol Hong Kong-Londres, la compagnie Air New Zealand avec ses adorables hôtesses, ses voisins de siège kiwis (c'est-à-dire ouverts et sympathiques), ses petits détails amusants et touchants comme les messages avec smileys sur l'écran pour nous prévenir qu'un repas sera servi dans 30 minutes ou les gobelets gentiment décorés,
son insolite sélection de films... Mon choix s'est porté (entre autres) sur un film japonais complètement délirant, « Rinco's restaurant ». Vous pouvez voir sur l'arrière-plan de la photo du gobelet la première scène qui plante le décor: un village entre 2 collines-mamelles. Une jeune fille devenue muette à la suite d'une déception sentimentale ouvre un resto sans menu et fait des miracles en devinant ce qu'aiment ses invités. Sa mère, alcoolique et nymphomane, vit avec et dort un cochon. Alors qu'elle est en phase terminale de cancer, cette dernière retrouve son amour de jeunesse, et Rinco cuisine le cochon pour leur mariage.
envolée lyrique: les mariés sur le dos du cochon ressuscité...
Bref, un curieux mélange entre une « Amélie Poulain » version culinaire et un « Babe » version gore et cruelle. Oups, désolée, vous comptiez regarder le film et je vous en ai trop dit? Ecoutez donc « la chanson de la fin » qui vous prouvera qu'il y a pire que moi.
http://www.youtube.com/watch?v=EAGA7yRajKk&feature;=related
Je n'ai jamais écouté cette chanson jusqu'à... la fin.
Une escale à Londres et 4 plateaux-repas plus tard (+ un petit dej pris avant à l'aéroport, ce qui fait un record de 5 repas dans la journée), me voilà enfin à Francfort (où, non, on ne m'a pas même offert une saucisse de willkommen zurück: tout se perd).
Il ne me reste plus qu'une heure à poireauter après mon train... qui mettra 2 heures à me ramener à Bonn. Incroyable mais vrai, c'est un train direct.
Bilan: départ lundi à 5h30 du mat, arrivée mardi à minuit et demi +7h de décalage horaire= 50 heures de voyage de porte à porte. Je laisse aux matheux le soin de vérifier et si besoin de corriger le calcul.
Je disais donc plus haut: post périmé certes, mais pas complètement hume. Certes, mon fabuleux voyage de 4 mois est bel et bien terminé, mais l'heure de la mort de mon blog n'a pas encore sonné. J'avais oublié de me faire vacciner contre la bougeotte avant de partir, résultat je l'ai attrapée. Après 6 semaines de renflouement des caisses (et d'ennui profond) à Bonn, me voilà repartie, à la découverte de l'Italie cette fois-ci.
Ne me demandez pas quels sont mes plans: tout ce que je sais, c'est que j'atterris à Rome mercredi soir (si Easy Jet le veut bien), que je passerai par Florence, que je ferai probablement du Wwoofing (kekséksa? Patience, j'expliquerai le moment venu)(et ceux qui savent, arrêtez de ricaner, je vous prouverai que malgré les apparences je n'ai pas que du fromage blanc dans les bras), que je terminerai par un petit saut en Suisse, et que je dispose d'à peu près 6 semaines.