Sexe, violence et humour noir, voilà qui pourrait résumer ces « Chrysanthèmes » aux fragrances de « Magnolia » où seraient venue butiner quelques papillons aux bien tristes effets. Néanmoins, de quelques fleurs qu'elles soient tirées, les effluves de ces lignes, lorsqu'elles ne vous endormiront pas, vous porteront agréablement au gré des mésaventures de ces personnages torturés. De construction chaotique, passant de scènes de vie en scènes de vie et d'un personnage à l'autre, ce livre vous fera assister au cheminement sinueux de quatre individus esseulés ou désœuvrés : - Lola, une lasse et jolie jeune fille d'une vingtaine d'années ayant quelques difficultés à gérer ses relations avec les autres. En particulier lorsqu'ils s'avèrent appartenir au sexe opposé. - Pierrick, un adolescent d'environ dix-huit ans au tempérament souvent aussi lâche que belliqueux et dont les parents, plutôt désargentés, ont construit un climat familial pour le moins conflictuel et étouffant. - Dario, un homme désabusé d'une trentaine d'années, originairement orphelin et chez qui, nonobstant quelques increvables espoirs, il ne reste que trop peu d'affection pour l'être humain. Or, si les souvenirs et les regrets ne construisent que rarement l'avenir, ils pourrissent en revanche fréquemment notre présent. - Alexandre Stern, un aimable et bientôt cinquantenaire capitaine de police chargé d'enquêter sur le dernier tueur en série à la mode ces dernières années : l'Original. De chapitres en chapitres, leurs malheurs, leurs choix, leurs rencontres... bref, tout simplement leurs vies, contribueront à forger ce que l'on appellera leurs « destins. » Ce dernier, n'étant généralement rien d'autre que la vie se forgeant elle-même... Quoi qu'il en soit, elle peut souvent nous amener, de contextes en contextes, à des situations où notre pseudo libre arbitre n'a en réalité plus de véritable choix que de suivre la route que les hasards de l'existence lui aura tracé. Du reste, si jamais certaines choses doivent « être écrites », alors c'est bien ainsi qu'elles l'ont été pour les protagonistes de ce roman. Ce dernier restant souvent noir, bien qu'il tente d'échapper à une vision de la vie trop manichéenne en s'évertuant à la dépeindre non pas de manière contrastée, bipolaire, mais au contraire, uniforme, harmonieuse, par de multiples teintes de gris. Qu'y peuvent les personnages si, au fond, bien que plus en accord avec la réalité, le gris reste également bien plus triste, plus déprimant et dénué d'espoir que les alternances inexactes de noir et de blanc...?