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William Kentridge, au Jeu de Paume, à Paris

Publié le 31 août 2010 par Onarretetout

kentridgejeudepaumeUbu (Alfred Jarry), puis Le nez (Nicolas Gogol), drôle d’entrée en matière pour découvrir l’œuvre de William Kentridge, artiste sud-africain. Mais c’est ainsi que j’ai fait la visite. Je ne savais pas très bien ce que je venais voir. Sinon que, dans une salle, étaient projetés simultanément plusieurs films. C’était autour de l’œuvre de Gogol, sous le titre I am not me, the horse is not mine (Je ne suis pas moi, le cheval n’est pas à moi). Question de responsabilité, vue à travers le modernisme russe du siècle précédent, non sans humour, et en utilisant des techniques variées : séquences filmées, papiers découpés, jeux d’ombres, projection de textes. On s’installe au milieu de la pièce et on tourne, s’arrêtant tantôt sur un film tantôt sur un autre. Le mouvement n’est pas que sur les murs, le spectateur est obligé d’entrer en mouvement.

Et puis, il y a aussi cette salle où se joue l’affrontement entre Sarastro et la Reine de la Nuit, de La flûte enchantée : des théâtres à taille réduite permettent de faire entrer en dialogue des images projetées et des figurines automatisées, créant un relief qui prend son sens avec la boîte noire (Black Box). Non seulement celle-ci fait référence à l’apartheid et à la colonisation de l’Afrique du Sud-Ouest (actuelle Namibie), mais encore, l’esthétique laisse à penser que cette boîte noire n’est autre que le crâne de l’artiste Et nous entrons dans son atelier, empli de fourmis qui forment des constellations, le voyant aller et venir devant les murs où il joue à rembobiner les images d’un portrait déchiré et reconstitué, et où on voit un modèle nu apparaître et disparaître sans que l’artiste lui-même semble se rendre compte de sa présence sauf par les quelques traits que l’image de la femme laisse sur le mur derrière lui.

Le temps passe trop vite et je suis venu tard voir cette exposition. Le Jeu de Paume va fermer bientôt. Deux films vus dans l’auditorium, dont Johannesburg, 2nd Greatest City after Paris (cliquer sur l'image pour voir ce film de 8 minutes), et je sors dans les Tuileries, en me disant qu’il faudrait revenir.


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