Est-ce que le succès sur Internet est sur le point de se dissocier du succès en librairie? C’est ce que laisse croire le Wall Street Journal dans un récent article. Le groupe HarperCollins Publishers (groupe News Corp.) a révélé les chiffres de ventes de l’un de ses derniers romans, et cet ouvrage s’est plus vendu en numérique qu’en papier : 4000 exemplaires papier contre 4739 en numérique, une semaine après la sortie du bouquin.
Le thriller de Laura Lippman, I’d Know You Anywhere, est le premier titre de l’éditeur américain à atteindre un tel score, comme le rappelle Frank Albanese, vice-président de la maison d’édition. “Ce que nous observons aujourd’hui c’est qu’un livre qui a de bonnes critiques voit ses ventes décoller plus vite en numérique qu’en papier, parce que les personnes qui ont des readers peuvent acheter et lire immédiatement”, poursuit-il. Un nouvel avantage pour le livre numérique ?
En tout cas, les éditeurs américains semblent croire plus que jamais aux nouveaux débouchés offerts par le numérique. Ces dernières semaines, plusieurs éditeurs américains ont annoncé que leurs ventes de titres numériques représentaient maintenant environ 8% de leur chiffre d’affaires global (contre 3% à 5% il y a à peine un an). Les analystes estiment que ce chiffre s’établira autour de 20-25% en 2012. Et quelque chose nous fait dire que c’est au Kindle qu’il faut attribuer une bonne partie des ventes… Même si les éditeurs ont un temps critiqué vivement Amazon, c’est grâce à son reader et son écosystème que le marché du livre numérique décolle.
A quand la même chose en France? Est-ce que des éditeurs français ont déjà eu de meilleurs ventes en ebook qu’en papier? La question mérite quand même d’être posée.