Danièle Bombardier, dont c’était l’anniversaire de naissance ce jour-là, entame avec les présentations d’usage, rapidement suivies de ces chiffres nous rappelant combien l’écrivaine est lue :
* 33 ans de vie professionnelle (allez souffler sur ses bougies !)
* 22 pièces de théâtre écrites, jouées et traduites
* Écriture de 2,000 pages en moins d’un an ; premier jet Le goût du bonheur – avant les corrections et modifications
* Premier roman « Juillet » : 7,000 lectrices-teurs
* Deuxième « Quelques adieux » 14,000 lectrices (teurs) doublant ainsi la mise jusqu’aux ...
* 700,000 lectrices-teurs pour la saga « Le goût du bonheur ».
* Plus de 41,000 lectrices-teurs de Martha, roman épistolaire divisé en 26 lettres postées à chacune et chacun qui s’y abonne. Poursuite en 2011.
* Elle en est au maniement de son 10° roman (étape avancée – manuscrit *)
Encore des chiffres, et des mots
À l’approche de 50 ans, elle a quitté le milieu du théâtre, pour rester heureuse dit-elle, évitant ainsi l’apitoiement de l’âge (pas arrivé à comprendre pourquoi le théâtre ne la rendait plus heureuse). « Casser le monologue intérieur de l’esseulé », il me semble avoir entendu une déclaration semblable, mais ne me laissez pas mettre la main au feu, j’en ai trop besoin pour écrire !
Quand « Gabrielle » (tome 1- Le goût du bonheur) a connu son premier succès, 5,000 lecteurs à sa sortie, elle nous laisse imaginer l’augmentation de la pression sur ses épaules, afin que Florent tome 3 soit à la hauteur (finalement, 75,000 lectrices-teurs)
Portrait à grands traits esquissés
- Son père a haï (entendez-la mordre dans le mot haï) sa première pièce.
- Sa mère lui a déjà dit que pour une « fille de party », c’est effrayant d’écrire des affaires de même.
- Elle doit s’isoler pour l’écriture – elle stationne dans une bulle.
- Quand l’encre n’est pas encore sèche, déteste ce qu’elle vient d’écrire.
- Elle en arrache autant que ses lecteurs quand elle écrit ; descend dans son sous-sol émotif.
- Ce qui vaut plus qu’une récompense (médaille) ou excellente critique journalistique ; trouver dans une bibliothèque un exemplaire d’Annabelle qui tient « de peur », tellement il est abîmé par les mains de ses lectrices-teurs.
- Elle avoue ne pas arriver à lire les lettres qu'on lui envoie en abondance suite à ses envois Martha, se dit trop bouleversée par la détresse de la solitude qu'elle y sent.
Clou de la rencontre
Marie Laberge a fait un cadeau à ses lectrices-teurs. Vraiment un cadeau, si on considère qu’il n’est pas facile de se présenter sur une scène avec son manuscrit abondamment annoté entre les mains ... et le lire ! Même élégamment vêtue, Marie Laberge s'est dénudée. Ça implique d’accepter de se montrer vulnérable, j’ai admiré ce geste.
Lui a été remis une plume artisanale en bois qu’elle a semblé bien appréciée, des fleurs, des sourires, de l’admiration qu’elle a le loisir de transformer en affection. Elle m’est apparue très reconnaissante, je dirais même affectueuse vis-à-vis ses lectrices-teurs.
Incontestablement une grande dame de notre littérature et là, j’oserai rajouter quelques mots qui me vaudront peut-être certaines escarmouches verbales ... même si elle est populaire.