Abolition des tracas. La pièce proposée au Théâtre des Déchargeurs intrigue. Le fait qu’elle soit une adaptation de deux essais de Fred Vargas, habituellement connue pour ses polars, n’est pas non plus pour déplaire. Et le résumé contient une promesse de taille.
L’esprit humain aspire évidemment à vivre sans parasites de la quiétude, mais voilà: la métaphysique, l’ennui, l’amour, l’art et mille autres concepts ont décidé venir tout contrarier. Une conférencière décide alors de démêler « la monstrueuse pelote ». Elle n’a pas peur de nous mettre en face de nos petites peurs et grandes complications, des chagrins soignés à coup de barres chocolats en passant par les exigences d’une conscience aux prises avec des questions politiques, économiques et que sait-on encore…
Les sœurs Vargas s’en sortent très bien dans cette proposition. Les textes de Fred sont intelligents, emplis d’humour sur la nature humaine, généreux dans leur ironie. Les décors de Jo sont inventifs, toute cette réflexion sur l’univers intérieur de l’humain se déroulant dans une sorte d’atelier d’artiste, d’où l’on dirige la conscience sur un escabeau - comme pour essayer de prendre un peu de hauteur. Malheureusement le jeu ne sert pas toujours le texte. Il y a une forme de retenue qui n’est pas de mise, et il y aurait sans doute de la liberté à y apporter pour que le propos trouve plus de vie et de rythme dans l’espace théâtral.
Dommage donc : la promesse n’est tenue qu’à moitié, et seulement 50% du chemin est parcouru vers l’abolition de l’esclavage de la pensée. Mais…c’est déjà ça.
Abolition des tracas, jusqu’au 18 septembre au Théâtre des Déchargeurs (3 rue des Déchargeurs,1er) à 21h30
1h15
Mise en scène par Lulu Ménase.
Avec Oriane Littardi
Tarif: 14€ sur http://www.billetreduc.com/41160/evt.htm
Textes Petits traités de toutes les vérités sur l’existence et Critique de l’anxiété pure édités chez Vivianne Hamy