Benoît Hamon: «Fillon ne dit pas autre chose que Marine Le Pen»

Publié le 30 août 2010 par Letombe

Le porte-parole du Parti socialiste, Benoît Hamon, a réagi aux propos tenus par Fillon sur France inter ce lundi 30 août. 

   

Quand on parle insécurité à François Fillon, que répond-il désormais ? Il répond immigration. Je cite la phrase du Premier ministre: «Nous sommes dans une société d’autant plus violente qu’il y a dans cette société un brassage d’hommes et de femmes qui ont des origines culturelles différentes, qui n’ont pas les mêmes repères, qui n’ont pas les mêmes traditions».

  Il y a encore quelques semaines, Marine Le Pen faisait la comparaison entre la carte de l’insécurité et celle de l’immigration en France. Avec des mots choisis, François Fillon ne dit rien d’autre que Marine Le Pen. Il fait le lien entre immigration et insécurité. Il montre du doigt des hommes et des femmes de cultures différentes, et dans le même souffle il rappelle combien il est attentif aux conseils du Pape sur la nécessité de respecter chacun quel qu’il soit, quelle que soit son origine.   C’est cette hypocrisie qui est aujourd’hui insupportable. Cette attitude de la part du gouvernement qui consiste à nommer les choses, à parler d’insécurité, sans résoudre les problèmes concrets. Pourquoi ? Parce qu’objectivement, politiquement, électoralement ce gouvernement a besoin de l’insécurité pour exister et espérer en tirer les dividendes électoraux pour 2012.   Ce gouvernement parle d’insécurité, la nomme, parce qu’il en a besoin politiquement. Aujourd’hui, que le Premier ministre de la France fasse lui-même le lien entre violence de la société française et brassage de culture différente est exactement , avec des mots choisis et une barrière plus hypocrite, la même chose que Marine le Pen, quand elle associe insécurité et carte de l’immigration.   Ce gouvernement se plonge dans un déni de réalité, d’autant plus inquiétant qu’il est le seul interlocuteur auquel on peut encore s’adresser, des lors qu’on pose les problèmes, qu’il s’agisse des forces d’opposition démocratiques ou des forces du mouvement social qui ont besoin d’un interlocuteur pour évoquer l’avenir du modèle social français.