"Ecoute méfie-toi attends encore un peunous avons abandonné nos mains derrière nousNous les avons renfermées effacées afin de croire au passécorps à le peau endormie ordre semédes mots et des fumées d'usines fatiguées corps marinscorps ébréchés dans la poutre fichés droitsNous avons décoloré tes yeux troué yeux yeuxpour te regarder au plus près pour y poser la langueNous avons abandonné nos mains derrière nousnous les avons étonnés pétrifiés raides pour tout faire et ne rien direnous les avons poitrine épuisée offertes les mains
Toujours redire toujours écrire puis écrire pour toujoursdécomposer pour dire ce n'est que décomposer la parole on découpe ainsi le bleu des mémoires paresseuses, on les tailleLa retrousser la mémoire, la clouer l'enclore la creuser aussiécorcher cacher lever la brûler l'attiser puis la salirdéposer des messages comme chenilles sur les branches des hêtresOn se trompe et son s'accorde un signe pour se départir de cette mainTu effaces ensuite sur le mur le plâtre de mon départ dépecé../...
../...S'éloigner comme écrire et aligner les murs du cheminjusqu'à trouver la couleur trouée des souvenirs des sentiers menant à la merdénicher les objets abandonnés sur la table au bois bleules miettes de pain entre les planches le rêve d'y dormirTu me parles et je m'enfuis je m'écroule brise de la toile marineTu me parles d'un petit chemin allant vers l'échappée du soleilmaintenant à quoi te servirait-il d'exister pour t'assombrirmoi os pourrir bois dans le feu, toujours une autre phrase à chercherJ'ai les mains en poussière de ne plus entendre de nous découdre du bleuIl nous faut rendre l'image en cendre, l'image déchirée du flou et du blancTu craches, nous crachons sur les miroirs fendus de nos morts."
-Joan-Ives Casanova-