La grève des bords de mots est un sable rêche
Roulé de vagues de silence
Les marées de l’absence aiguisent les arrêtes pointues des cailloux salés
Sur le bord des lèvres, là où roulent les appels qu’on ne crie pas
Par décence
Un vieux pêcheur muet lance une ligne
Dans un bruit mat qui se noie aussitôt
Le muet parle à des sourds
Ils avalent les phrases sans en recracher un morceau
Et ça fait un désert si blanc que le pêcheur baisse sa casquette
Protège ses yeux
Et ramène sa ligne
Ca ne mord pas aujourd’hui