Magazine Cinéma
Synopsis :
C'est l'histoire d'un homme qui reçoit la visite de son cancer. " Bonjour, lui dit le cancer, je suis votre cancer. Je me suis dit que ça serait peut-être pas mal de faire un petit peu connaissance... "
Critique :
Vous aimez les films de Dupontel ? Jean Dujardin vous fait marrer ? Vous vous repassez Les valseuses en dvd et vous vous marrez toujours autant ? Alors vous vous dites que voir le dernier film de Bertrand Blier, avec tous ces éléments réunis, une bande annonce alléchante et des critiques positives unanimes c’est une tranche de rigolade assurée ? Eh bien vous vous trompez.
Le bruit des glaçons prend en traître, et plusieurs fois. Déjà cette bande annonce que j’évoquais, vend le film comme une comédie, certes noire et cynique, mais bien une comédie. Il n’en est rien. Si la rencontre entre l’écrivain alcoolique et son cancer fait sourire, passées les quelques premières minutes c’est fini. Dès les premières secondes, quand on voit Dupontel arriver vers la villa, avec un travelling accompagné d’une musique de film d’horreur gothique complètement en décalage avec les images, on sent que quelque chose ne colle pas. Mais bon, le parallèle est amusant, Dupontel joue bien le mec jovial mais inquiétant. Pourtant le rythme du film s’installe et il est pesant.
Voulant faire dans le bon mot, la réplique cinglante mais lourde de sens digne des meilleures heures d’Audiart, Blier fait parler ses acteurs dans un silence de mort, avec des regards face caméra durant parfois quelques secondes. Une crainte arrive alors et elle se confirme au fil des minutes : oui, la branlette intellectuelle a déjà commencé.
Le bruit des glaçons synthétise alors tout ce que l’on déteste sur ce blog dans le genre cinéma d’auteur français prétentieux et ennuyeux : un rythme inexistant, des digressions philosophiques fumeuses prônant un discours plus que douteux (en gros pour guérir d’un cancer il ne faut pas se laisser aller et croire en l’amour pour se sauver soi même -mais bien sûr- et bonjour le respect pour les vrais malades qui se battent dans la réalité), des scènes de sexe aussi dérangeantes qu’injustifiées (pédophilie revendiquée, impudeur d’Anne Alvaro désagréable à regarder) et une mise en scène ringarde (comme ce lent travelling remontant les escaliers vers les amants immobiles dans une posture symbolique ridicule).
Le film a donc la très mauvaise idée de se la jouer trip intello se regardant le nombril alors que l’histoire en elle même n’est même pas assez développée ni intéressante pour s’engager sur ce chemin de pensée. Les acteurs font ce qu’ils peuvent pour incarner des rôles foncièrement injouables, et vues les pointures du casting, ça aurait pût être encore pire. De fait, l’heure 25 que dure le film donne l’impression d’en faire facilement deux.
Alors c’est un avis hautement subjectif et beaucoup y trouveront un chef d’œuvre d’humanité. Mais de toutes façons, ceux-ci ne lisent pas ce type de blog, donc tout le monde est content ! Si toutefois vous partagez habituellement nos goûts et que vous avez aimé ce film, n’hésitez pas à commenter ce billet et à donner vos arguments, ça m’intéresse grandement !