Femme de cinquante ans qui a dû être belle. Zita Chalitzine retrouvée morte dans sa Mercédès portant un vison blanc. Les policiers ne la reconnurent pas. On ne reconnaît pas les écrivains passée la république de Saint-Germain-des-Prés. L’identification prit un certain temps, parce qu’elle n’avait ni sac à main, ni papier. Ondine sa fille, lors d’une interview commentant la mort de sa mère « Zita n’aurait pas été au paradis. Elle a toujours joué avec le feu et à fini par s’y brûler. Ça ne la changera pas trop en enfer.»
Pierre, le jeune veuf éploré, parmi les affaires de la suicidée, un carton rempli de feuilles intitulé En mémoire de moi de Zita Chalitzine. Zita se raconte, son enfance, sa mère qu’elle a toujours détestée, son père, lecteur trop assidu, « il ne comprenait pas ce qui faisait bouillonner mon cerveau de révolte et palpiter mon cœur d’un sentiment écrasant d’abandon.» Zita, décrit ses années 70, argent facile, vie parisienne mouvementée, gens d’affaires, aristocratie de l’époque, groupes rock, drogues et sa rencontre avec cette Madame Claude, qui précisera l’avenir de la jeune fille, cette madame lui présente son premier client, son premier amant. Romain Kiev, écrivain de renom, titulaire du Renaudot, du Goncourt, deviendra son mentor, sexuel autant qu’intellectuel : Qui aurait su définir cette Zita-là ? Ce mélange d’orgueil vain, de confiance, de doute, d’aspiration dévorante, d’envie de revanche destructrice, de besoin d’amour abyssal, cette intensité d’être et cette superficialité de paraître. Si ce n’est de Romain Kiev. Abusée… Abusée donc abusive. Incapable de respecter les limites puisque l’on n’avait pas respecté les siennes. Violente parce qu’on lui avait fait violence. Terrifiante pour ne pas être effrayée. Au fil des ans, au fil des amants, au fil des disparus, Zita devient finalement une auteure reconnue.
Un propos très accrocheur, un mélodrame romanesque, teinté parfois d’humour, d’érotisme et surtout d’amour. Fourrure sait garder notre attention jusqu’à la dernière page. Lauréate du Prix Françoise Sagan et sélectionnée pour le Renaudot 2010. Un roman que l’on dévore jusqu’à la dernière page.