Les bonnes habitudes reprennent, comme celle du cinéma en fin d'après-midi le dimanche. Et nous avons du retard à rattraper...
Ainsi, le dernier film de Stephen FREARS, que nous aurions pu voir à Monsempron mais à un jour où nous n'étions pas disponibles, qui est un bijou de scénario et un délice de réalisation.
D'abord, c'est un décor de rêve, idéal quand on rentre de vacances : une superbe maison de campagne au milieu d'un joli village des alentours de
Londres. Un couple de personnes de mon âge y vit entouré d'écrivains. Nicholas, le maître de maison, est un auteur de best sellers policiers prolifique. Son épouse Beth, belle encore, lui sert de secrétaire, cuisinière, souffre-douleur et soutien moral et éditorial. Elle a toutes les qualités, elle prend soin des bêtes - chèvres en rut, poules pondeuses, et des pensionnaires etc....Ils ont décidé d'ouvrir leur maison comme "gite d'écrivains".
Dans ce décor idyllique, un grain de sable : la jeune et superbe Tamara revient occuper le cottage de sa mère, récemment décédée, en vue de la remettre en état pour la vendre. Partie dix ans plus tôt à Londres, où elle tient une chronique drôle dans un quotidien, avec son visage ingrat et pleine de ressentiment pour un père que l'a abandonnée, elle revient au pays narguer ceux qui l'ont snobée ou plaquée, après s'être refait le nez...Elle est à présent d'une beauté stupéfiante et va s'en servir pour les asservir.
La suite : positivement inénarrable, avec des astuces de scénario totalement déjantées, haletantes, de scènes classiques de marivaudage et de dépit amoureux, des personnages de jeune premier, de jeunes filles prépubères maléfiques, de rock star pas si méchante que ça, et d'animaux parfaitement cruels.....
Le casting est tout à fait réaliste : Roger Allam, en vieux barbon qui se sent pousser des ailes, qui ressemble physiquement à Stephen Frears, la jolie Gemma Aterton dans le rôle-titre, incandescente et vulnérable, le gentil universitaire américain (Bill Camp) qui tombe amoureux de Beth, l'épouse irréprochable (Tamsin Greig), Jody, l'ado perverse (Jessica Barden, ici à gauche, et on en reparlera....). Le rythme est fort, les images et les sentiments justes, les mimiques de fin de scène d'une forte efficacité.
Bref, la détente est garantie, c'est un bijou top british à ne pas manquer.