L'identité est cette histoire de soi qu'on se raconte à soi-même. L' enfance est plus ce qu'on s'en raconte que ce qu'on a vécu. Elle construit un ego fort ou permet de bassinner les autres. C'est la source de l'art de geindre.Tout ça parce que beaucoup ne savent pas choisir leur enfance! Créer son scénario! Un art révisionniste! Lire "l'invention de soi" de Kaufmann.
La scénarisation de sa propre histoire demande du soin. Chez les geignards, c'est facile! Les scenarii sont tout prêts et font pleurer ceux qui ne giflent pas les lavettes complaisantes. Attention: Les mythomanes de la vérité racontent des faits exacts! Le mensonge est ailleurs! Il m'est arrivé d'entendre deux frères raconter tel ou tel événement de leur enfance commune. A les entendre, on aurait pu croire qu'il ne s'agissait ni de la même famille ni du même événement! Tous deux étaient sincères! Certains mensonges n'ont pas besoin de menteurs!
La vie de tous les jours est une autre fiction. La question du regard est toujours en balance. Celui qui joue à soi doit choisir un vrai masque. Le théâtre lui-même donne la marche à suivre:
Un acteur devrait-il êre son propre personnage sur scène qu’il lui faudrait se maquiller pour se ressembler vraiment selon l’optique scénique. Le réalisme n’est qu’une apparence et un leurre.
Paul Blanchart, Histoire de la Mise en scène, 1948.