La photo de famille

Publié le 30 août 2010 par Ruminances

Posté par lediazec le 30 août 2010

Nous sommes dimanche, photo de famille. J'adore ça ! En réalité, je déteste, mais je fais tout comme. On est tous là – un peu façon Almodovar –, le taré, la débile, le pervers, le violeur, l'assassin, le père – un tantinet tassé – , la mère…

Tous devant l'objectif. On se serre, on se pousse, on s'installe. On se donne des coups de coudes, on fait la tronche. Les plus petits devant, les plus grands dans le rang suivant. On fait la pyramide. On fait risette, on regarde l'objectif. Un pour tous, tous pour un !

Après la photo ?… Parce qu'il y a toujours – forcément – un après, on se disloque. Chacun fait ce qu'il a à faire. Il danse, il boit, il cherche querelle, il vole, il drague, il…

Quelle importance, puisqu'on joue à faire le beau, à faire le propre ou à ne rien faire du tout, tout en faisant croire qu'on fait quelque chose.

C'est un PS rassemblée comme une famille unie qui s'est présenté ce dimanche lors de son Université d'été à La Rochelle, fier d'être devenu le « premier parti d'opposition » de France. Rasséréné – on se souvient de 2009 – c'est gominé et les dents bien blanches qu'il a affronté le téléobjectif. Nous nous aimons comme au premier jour a été le mot d'ordre. Innocence, couche-culotte, biberon et guili-guili animaient cette scène qu'on croirait sortie de la maternité rochelaise pour une publicité anti-fuite. Beau bébé !  La question étant : comment va-t-il prendre le chemin escarpé de l'avenir ? Même dieu donne sa langue au chat !

Chez les manants, l'espoir est grand. Il n'a qu'une obsession, le manant : voir le p 'tit loubard du Château filer la queue entre les jambes s'enquérir du temps qu'il fait dans les ténèbres d'où il est sorti par la grâce d'un libéralisme radical. Seulement voilà, sans vouloir jouer à l'oiseau de mauvais augure, il ne s'agit que d'une photo de famille : on fait ouistiti et basta !

Ici l'affaire est autrement plus tordue. Forts d'une opinion défavorable au loubard de l'Elysée, les socialistes bénéficient par défaut d'une belle cote de popularité. L'aubaine ! Pas le moment de gâcher tout ça. Cela fait un peu comme l'habitué du loto. Il est là à siroter son petit coup quand, soudain, il découvre qu'il a décroché la timbale : « mais que vais-je faire de tout ça ? », dit-il, en transe. Certains sont devenus fous. D'autres, après avoir tout dilapidé, sont revenus à la case départ ne comprenant toujours pas ce qui leur est arrivé…

Dans un élan de type footix – dans toute famille on en trouve un qui se la pète – Jean-Christophe Cambadélis, fine lame, parle de « hisser le niveau de jeu »,  si nous voulons voir Loubar déguerpir de sa tanière en 2012.

De son côté, Titine-la-tenancière, devanture au balcon, insiste auprès du personnel pour qu'il prenne « conscience de la gravité du moment », l'incitant sans tarder à « faire bloc pour attirer, être comprise et entraîner. »
Tapi derrière les tiges faméliques de quelques roseaux, François Hollande, n'ayant pas pu occulter davantage sa rotondité, a préféré donner priorité au foncier en avançant une stratégie de longue haleine où il est question de vivre son apostolat selon une préparation adaptée aux circonstances et aux ambitions généreuses de chacun. Pas très clair, mais assez pour que les esprits avertis en prennent note.

Tous on défilé devant l'œilleton pour nous dire le bonheur, l'unité, la joie de vivre retrouvée. Tous ont exprimé un vœu.

Lequel ?… Ne soyons pas impatients, c'est une histoire à rebondissements.