Comme, le numéro de septembre (September Issue, quoi) de VOGUE était trop épais, j'ai pris Nous, les Nègres.
J'ai pensé emporter le VOGUE de 7 kilos et déchirer les pages lues au fur et à mesures des stations de métro. Pour l'alléger.
Mais j'en aurais fait quoi, des pages ?
Je fous pas le dawa à la RATP, moi.
Nous, les Nègres, m'avait été offert par un patient dans un hôpital. Il était blanc, lui.
A Stalingrad, j'avais fini le portrait de Baldwin et rue d'Aubervilliers, j'oscillais entre Afrique et Maghreb.
Au 104, il y avait justement une rétrospective Diana Gaye.
En somme, j'essayais à tout prix de me divertir et tout me ramenait, ce jour, à la condition noire.
Heureusement, il y avait des soldes monstres à la boutique ETHOS (du 104) et comme j'étais super en forme, on pouvait croire que tout m'allait mais je ne m'y suis pas laissé prendre.
Demain, je peux tout aussi bien être moche.
Alors, on a partagé le prix d'un Smoothie Innocent avec ma copine et on s'en est gargarisé en jouant à Carcassonne au jardin Eole.
Un paradis, le tout.
Le parc André Citroen pour les pauvres mais sincèrement en plus beau. Du grillage mangé par la verdure comme j'aime.
Ensuite, mon addiction au jeu Carcassonne un peu alimentée par une partie que je gagnai.
L'innocent ne se décrit pas.
Puisque tout était si aisé, nous sommes allées regarder des courts métrages pas sous la pluie aux Buttes Chaumont. Vous pouvez y aller tous les soirs de cette semaine, jusqu'à dimanche prochain.
Bande-annonce Festival Silhouette 2010
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Comme je ne m'étais pas sortie de cette question de l'hétérophobie, ce soir-là, la CIMADE tenait salon, aux Buttes.
J'ai pas traîné, les badges étaient moyens, le rendez-vous bon : Samedi 4 septembre à République, 14h.
Etant BOBO, je savais qu'un bar canon, le Rosa Bonheur, m'attendait au fond du parc mais je n'y suis pas allée car je suis aussi CINEPHILE (je ne suis pas seulement ANTIRACISTE) et il fallait que je regarde des films et m'ennuie - je ne suis pas ENNUYEUSE pourtant.
Comme toujours, la patience est finalement récompensée, mais il faut en avoir un léger stock à disposition.
Et un sac plastique pour se protéger les fesses de l'humidité.
Depuis que la pellicule ne coûte rien (ou n'existe plus, je ne sais pas), les films s'étirent.
Comptez 20 minutes en moyenne par court métrage. Ce qui n'est pas ma définition de court.
D'où, le plus exaltant n'en faisait que 3' : Geboren en getogen (clique et aime).
Le plus prenant 15'. La femmes à cordes (clique et traque-le).
J'ai fini par rentrer avec Malcolm X.
J'avais mal au dos, en rentrant, alors je me réjouissais de ne pas avoir emporté le numéro de septembre de VOGUE. 7 kilos au jugé, je rappelle.
Sur le chemin, j'ai repensé à Baldwin et compris ma réaction par rapport à la proposition de déchoir des gens.
Je ne m'en fais pas pour les victimes de la mesure car "ils ont réussi à supporter et même à transcender des choses fantastiques" (dixit Lorraine Hansberry)
Ou "le mal que l'on peut me faire _ je parle pour moi Jimmy Baldwin et, je crois, pour beaucoup d'autres Noirs _ le mal que l'on peut me faire n'a plus d'importance; vous pouvez me mettre en prison, vous pouvez me tuer. Avant que j'aie 17 ans, vous m'aviez déjà fait tout le mal que vous pouviez me faire..."
"... Le problème maintenant c'est de savoir comment vous allez faire pour assurer votre salut".
(vous, les blancs, comprenez)
Ce qui m'inquiète, c'est l'état d'une société capable de...