Apprendre à pêcher

Publié le 29 août 2010 par Badiejf

En revenant de la mer aujourd'hui, il y avait ce jeune vendeur de poissons. Boucané avec du pikliz, je vous jure qu'on y retourne. Le pauvre poisson venait de sortir de l'eau et se préparait déjà à s'étendre dans une assiette. Il fallait tout de même un peu de négociation. Le prix demandé est bien évidement fixé en fonction de la couleur de la peau, comme si l'offre diminuait dramatiquement à l'arrivée d'un client blanc. C'est comme ça presque partout en Ayiti. Depuis bagay la, les choses se sont dégradées, en fait, c'est cette fois-ci on l'a l'effet combiné du décuplement de la demande et de la diminution de l'offre qui pousse les prix à la hausse. Le coût des loyers par exemple, c'est devenu une folie à rendre jaloux les courtiers New-Yorkais. 4 000 $US par mois pour un appartement de trois chambres… Pour les maisons, on commence à discuter à 6 000 $US. La rumeur, cette chère dame qui trouve toujours le moyen de faire parler d'elle, veut qu'un ami d'un collègue a loué sa maison à 16 000 $US par mois (une belle maison familiale, pas un domaine) pour une ONG qui cherchait un espace pour installer sa permanence. Vous vous demandez qu'est-ce que qui se passe avec vos dons … La rumeur (toujours la même) veut qu'il ait refusé quelques propositions jusqu'à ce que la somme atteigne 16 000 $US, il s'est dit que ça valait probablement la peine de se louer un 5 pièces pour 4 000 $US. On entend toujours, de dame rumeur bien évidement, que les ONG vident des écoles pour installer leurs bureaux, Il y a même une histoire qui circule sur une grande organisation internationale, forcée de déménager par le tremblement de terre, qui aurait foutu près de 400 timoun à la porte de leur école, faut quand même installer ces fonctionnaires le plus confortablement possible. Les propriétaires ne semblen pas en mesure de refuser des offres, même si ça veut dire amputer la scolarisation à des milliers de timoun. J'espère pour eux qu'ils sont de bons pêcheurs !