(pas encore disponible en Français)
Les romans de Karen Chance me surprennent toujours : systématiquement, je pense ne pas les aimer, j'ai énormément de critiques à formuler, mais au bout du compte je les adore et ne peux les lâcher avant la dernière page.
Midnight's Daughter ne fait pas exception à cette règle. C'est le premier livre de la série des Dorina Basarab. Toutefois, il est fort utile d'avoir lu les " Cassie Palmer " auparavant ..... (j'y reviendrai un peu plus tard).
Dorina est un " dhampir ", moitié humaine, moitié vampire. Elle est née de l'union entre une mère humaine et un vampire avant que son changement ne soit complet et qu'il devienne donc définitivement stérile. Les dhampirs, bien que biologiquement immortels, ont généralement une vie très courte, souvent violente. Rejetés par les humains car proche des vampires mais méprisés par ces derniers, ils sont devenus des tueurs haïs de tous êtres surnaturels. Surtout, les dhampirs sont sujets à des crises de violences qui peuvent les surprendre à tout moment et ils détruisent alors dans une rage aveugle tout et tous ceux qui les entourent, amis ou ennemies.
Dorina, étonnamment, a réussi à survivre et a aujourd'hui plus de cinq siècles. Elle est la fille de Mircea - frère du célèbre Vlad (Dracula) et de Radu. Etant dhampir, sa famille est tout sauf fière d'elle et on la voit plus comme une tare qu'autre chose.
Sauf que Mircea, son père, et le sénat (une sorte de conseil de vampires qui s'est allié aux mages) ont besoin d'elle : son oncle Dracula s'est échappé de sa prison et il faut le retrouver au plus vite, faute de quoi il tuera Mircea, Radu, Dorina (qui a aidé à sa capture un siècle auparavant) et toute autre personne qui lui déplaira.
Pour Dorina, qui a fait l'expérience personnelle de sa cruauté, Dracula doit être le seul être qu'elle craint véritablement. Et pourtant, pour sauver son amie Claire, kidnappée, elle devra s'allier aux troupes de son père et en particulier à Louis-Cesare (le seul vampire créé par son oncle Radu) pour se lancer à sa poursuite.
Malgré un mépris et une méfiance réciproque entre les deux partenaires, Louis-Cesare et Dorina apprendront rapidement à travailler en équipe et suivront la trace du terrible Dracula.
Ils seront mêlés, au cours de leur enquête, à d'autres batailles, notamment celle des fées à la recherche du successeur au trône.
Karen Chance a un style d'écriture très drue, la lecture n'est pas de tout repos, mais en même temps l'action est omniprésente et son monde très visuel.
Et je dois dire que depuis les trois premiers volumes des " Cassandra Parker " son écriture s'est nettement allégée !
Je me souviens qu'après trouné la dernière de " Embrace the Night" (troisième volume des "Cassandra Palmer") l'année dernière j'avais cette étrange impression d'en être toujours à l'introduction. (Observation hors propos : en Français, pour l'instant seuls les deux premiers tomes des Cassie Parker sont sortis, soit " Le seuil des ténèbres " ( Claimed by Shadow) et " L'appel de l'ombre " ( Touch the Dark) ; Embrace the Night n'a pas encore été édité en français).
Vous m'entendez parler de cette autre série du même auteur et je suis certaine que vous vous interrogez : quelle est la relation entre les deux ? Et bien, il est vrai qu'il est inutile d'avoir les Cassandra Palmer, mais je dois dire que personnellement, je me félicite de les avoir lu auparavant ! On retrouve non seulement exactement le même monde, mais surtout exactement les mêmes personnages (sauf l'héroïne, bien évidemment), notamment Mircea et Louis-Cesare (sauf que l'orthographe a changé, dans les Cassandra Palmer on l'épelle Louis-César, bizarrerie ou oubli ?)...
Certaines allusions peuvent être perdues au lecteur qui débute par cette série (comme p.ex. l'allusion à la " création " de Louis-Cesare qui est à l'origine devenu vampire suite à un sort jeté par des gitans).
Pour en revenir à " Midnight's Daughter ", Karen Chance a toujours une écriture abondante en détails, mais franchement, c'est nettement plus agréable à lire que les Cassie Palmer, on parvient à entrer totalement dans le récit et y rester.
Certaines scènes, décrites avec cet amour de la description, sont presque risibles, comme c'est le cas du dîner chez Radu lorsqu'on leur sert des vaches minuscules qui courent sur les assiettes. Il aurait mieux valu oublier ce genre de choses.
Ensuite Karen Chance n'a pu se priver du plaisir de décrire les horreurs du célèbre Vlad Tépes, bien connus et donc lus et relus dans d'autres romans à de multiples reprises. Je ne vois pas le besoin impératif de ce faire, d'autant plus qu'elle ajoute déjà assez de souvenirs de l'ancien temps pour nous donner une idée assez précise.
Mais je dois admettre que malgré tout ces points faibles que je viens de souligner, j'ai beaucoup aimé ce livre.
L'histoire est pleine d'action et Dorina ne connaît aucun répit. Les êtres de tout genre qu'elle rencontre se glissent dans l'histoire de façon crédible et ont tous leur charme et caractère. Midnight's Daughter est captivant, l'ambiance effrayante, les combats, fort nombreux, " réalistes " à leur manière.
Dorina elle-même est une héroïne très réussie, avec ses accès de rage, sa vie si dure puisqu'elle est rejetée par tout le monde, sa gentillesse qu'elle n'admettra jamais avoir.
Bref, Karen Chance a réussi l'exploit d'écrire, dans un style totalement inadapté au genre, un livre prenant. J'ai été suffisamment séduite pour avoir envie de lire le deuxième tome (Death's Mistress).