Les médias «traditionnels» sont en crise. Au cours des 25 dernières années, l’auditoire des bulletins de nouvelles des réseaux américains de télé a diminué d’un million de téléspectateurs… par an ! Du côté des journaux, à en juger par les chiffres, les lecteurs sont en train de… mourir !
Pourcentage d’Américains qui lisent un journal
1970 : 77,8 %
1975 : 71,4 %
1980 : 64,8 %
1985 : 61,6 %
1990 : 60,5 %
1995 : 56,0 %
2003 : 55,0 %
Source : Newspaper Association of America
En fait, à travers le monde occidental, on assiste à une insatisfaction généralisée — et croissante ! — face aux médias dits «traditionnels». Le journaliste, de héros du cinéma qu’il était des années 1930 jusqu’aux années 1970, est devenu l’un des professionnels les plus discrédités, au même rang que le politicien !
Selon le groupe de recherche américain Pew Research Center for the People and the Press, 53 % des Américains ne font «généralement» pas confiance à ce que disent les médias ; et selon le magazine American Journalism Review, 64 % affirment que les médias sont biaisés.
Mais par-dessus tout cela, Internet introduit de nouvelles pratiques de lecture : on prend l’habitude de s’abreuver à des sources multiples… et gratuites ! Résultat : qui donc voudra continuer à payer pour un journal ou un magazine, dans 1500 semaines ?
Et ce n’est pas tout. Les magazines de science figurent parmi les premiers menacés, davantage que Coup de pouce ou Dernière heure. Pourquoi cela ? Parce que leur clientèle, plus scolarisée et plus riche que la moyenne, a figuré parmi les premiers utilisateurs d’Internet, dès le milieu des années 1990. Résultat : plus les années passent, et plus cette clientèle trouve son compte sur Internet, sans qu’il ne lui soit nécessaire de s’abonner à un magazine.
Pourcentage de ceux qui lisent des magazines de science & technologie
Hommes : 17 %(1989), 15,6 %(1994), 7,7 %(1999)
Femmes : 4,6 %(1989), 4 %(1994), 4 %(1999)
Hommes — Études primaires : 2,1 %(1989), 1,4 %(1994), —(1999)
Hommes — Études secondaires : 2,8 %(1989), 6,3 %(1994), 4 %(1999)
Hommes — Études universitaires : 21,2 %(1989), 19,4 %(1994), 10,2 %(1999)
Hommes — Sur le marché du travail : 16,7 %(1989), 11,6 %(1994), 7,6 %(1999)
Hommes — Sans emploi : 2,2 %(1989), 5,5 %(1994), 5,1 %(1999)
Source : Les pratiques de lecture des Québécoises et des Québécois, de 1989 à 1999. Ministère de la Culture et des Communications, mars 2004.