La vie de blogueur nous amène son lot d’imprévus qui nous force parfois à réorganiser le fil de la publication des billets. Nous nous sommes dit : pourquoi pas en utiliser pour entamer le sujet d’aujourd’hui qui, sinon, aurait été commencé autrement?
Le Van Gogh volé aurait pu nous permis de faire un retour sur la notion du schéma dans un tableau. Ou bien, à vous parler des mauvaises raisons auxquelles certains aiment l’oeuvre de Van Gagh. C’est sans doute plus facile d’écrire sur le « schéma » et, plus glissant en émotions pour la seconde option.
Évidemment, ce n’est pas très délicat d’affirmer qu’il y a de « mauvaises raisons» d’aimer l’oeuvre encensée depuis un siècle par des historiens et critiques d’art. ça sonne prétentieux et donner la perception que nous nous avancions, avec témérité presque hargneuse, sur un sujet qui peut nous faire paumer. C’est peut-être notre passion pour la peinture ou peut-être simplement, nous sommes vieux. Semble-t-il plus bougonneux. Eh oui! Aimer un Van Gogh pour ses couleurs « ensoleillées » ou ses touches « impressionnistes », ça sonne pour nous comme aimer l’art pour faire agencer le ton dominant d’un tableau aux couleurs du divan. Cela se traduit à j’ai un divan que j’aime, j’ai fini la peinture de mon salon et je cherche un tableau pour combler le mur vide.
Ne trouvez-vous pas cette intro un peu longue…?
Si nous avons commencé aujourd’hui en disposant les trois Van Gogh, côte à côte, nous voulions vous parler du fond noir dans les autoportraits. Comme nous somme trop engagés dans du Van Gogh, nous le constatons. Nous n’avons d’autre choix qu’à vous parler du fond noir dans un autoportraits une autre fois…
Il existe, principalement, deux types de noirceurs dans des fonds de tableaux : l’un par nécessité intérieur, l’autre par choix délibéré pour les effets techniques.
Dans le Van Gogh volé au Caire, s’il s’agit là, d’un fond noir pour ses effets de contraste. Une assimilation de connaissances techniques en peinture. Le fond du « Tournesol, no 2» ou du « 5 Tournesols », qu’il soit du blues poudré avec une voile verdâtre acide ou qu’il soit blues dense baignant dans la noirceur est beaucoup plus Van Gogh que le premier. Car l’un est sous l’influence de son arrivée au sud de la France, et l’autre, sous l’emprise de ses angoisses psychiques qui se rapproche de beaucoup son « Champs de blé aux cordeaux» .
Voilà tout pour ce prolongement de l’interlude Van Gogh. Nous reviendrons sur le thème Autoportrait pour le prochain billet.
Ah! Nous faillions oublier… une bonne raison d’aimer l’art : soyez critique et méfiez-vous de l’art que tout le monde en parle. Si votre voisin vous parle des actions d’une compagnie un matin quand vous étiez allé chercher votre journal, il est temps de rééquilibrer votre portefeuille d’actions ou réévaluer le ratio que représentent les actions de cette compagne en question. Il faudrait aimer un Van Gogh pour ses problèmes techniques arrangés ou abandonnés, ses doutes perpétuelles qui lui faisaient salir ses couleurs, la frénésie de son intensité dans ses touches… pas à cause qu’un journaliste assigné à la chronique dite culturelle qui vous annonce durant son topo de 2 minutes lors du bulletin des nouvelles à l’heure du souper qu’un Van Gogh de 50 millions a été volé, ou encore, parce que l’impressionnisme était à la mode.
En effet, l’impressionnisme l’était, 15-20 ans passés. Mais le marché de la reproduction doit renouveler ses produits.