On sait que Balzac a conçu La Cousine Bette comme un feuilleton calibré pour les journaux. Et, effectivement, des procédés de roman-feuilleton, il y en a dans ce roman. Une suite de renversements de situation, de surprises, de coups de théâtre.
L'originalité de l'œuvre, c'est que tout ça se passe dans une famille bourgeoise. Le mari, Hulot, ancien baron de l’Empire, est conseiller d'Etat sous Louis-Philippe, son fils avocat et homme politique. Bette est la cousine de l'épouse, remorquée depuis l'Alsace et jalouse comme un pou.
Elle envie la beauté et la réussite de sa cousine et organise machiavéliquement son malheur, tout en passant pour le bon ange de la famille.
Le roman est ficelé pour créer du suspense, parfois un peu grossièrement. Mais sa cruauté, qui montre la vertu humiliée, punie, systématiquement blessée, continuellement et progressivement abaissée, vaut le détour.
Le personnage éponyme de Balzac n'en est en fait pas le héros principal. Bette est dépassée par le baron, Hulot, vieux libertin qui se ruine pour des femmes. Bel homme, il a commencé par les s
Il a commencé dans la soixantaine à payer une petite fille de 13 ans, Jenny Cadine, qu'il a élevée « à la brochette ». La brochette est un petit bâton pour donner à manger aux petits oiseaux. La fillette devient comédienne, mais il la lâche pour entretenir une cantatrice, Josépha, 20 ans, qui le renvoie quand elle l'a entièrement plumé.
Notons en passant que ces dames qui se produisaient sur les scènes semblent jouer dans l'imaginaire du temps le rôle des starlettes dans le nôtre. Fantasmes populaires et captation de messieurs riches.