Encore quelques jardins venitiens ...
Publié le 29 août 2010 par Venetiamicio
...Le Grand Canal est une prairie liquide, aux Champs Elysées de Neptune,une jonchée d'hyacinthes et de roses, de myosotis, d'émeraudes et de bleuets :et parfois, une des fées, touchant les fleurs, les habille toutes de nacre.Les façades ne sont que drapeaux tendus, pavillons de soie, tapis persans, dentelles déployées pour la procession diurne du Soleil Roi ; et, la nuit, pour la Reine Lune.Ville de la féerie, rien n'y est sûr et rien n'y semble solide. La terre y est un prestige.Le plus doux mensonge règne sur les palais de l'eau. Toutes les fées sourient et n'obéissent qu'à la volupté du moment.André Suarès, Voyage du condottiere, 1910 (Venise au fil des mots) photo©Catherine Hédouin 2009 Une saison où les blancs et les verts sont à l'honneur...L'autre où les roses et le bleu sont préférés.
photo©Catherine Hédouin 2009
photo©Catherine Hédouin 2009
photo©Catherine Hédouin 2009
photo©Catherine Hédouin 2009
...Le campiello est désert. Il fait beau et l'air est doux. Le palais dresse le haut mur rougeâtre de sa façade terrestre où les fenêtres s'encadrent d'un mince liseré de pierre blanche et où les deux loggie superposent leurs colonnettes de marbre. Un instant, je reste hésitant. Une femme vient remplir son seau à la fontaine publique qui coule dans le campiello et me lance en dessous un substil regard vénitien où il y a tant de curiosité et d'indifférence. Cependant je m'engage dans l'étroite calle Barbaro. Comme elle est sonore et comme le pas y résonne ! Vais-je rebrousser chemin ? Pourquoi ai-je voulu revoir ce palais Dario ? Est-ce que je ne le possède pas tout entier dans la mémoire ? Henri de Régnier , la vie vénitienne, 1912.