Après Dubnobasswithmyheadman et Second Thoughest In The Infants, les deux chefs-d’œuvre qui ont fait connaître le groupe, arrive en 1999 Beaucoup Fish.
Difficile de tourner la page de ces deux albums aujourd’hui mythiques, surtout, difficile de s’écarter de l’imparable tube et succès que fut « Born Slippy ». Malgré tout, le trio Darren Emerson, Karl Hyde, Rick Smith va revenir sans aucun complexe, et, plus encore, sans chercher jamais à rééditer l’exploit.
« Cups » et ses onze minutes ouvre le disque de sa longueur et de sa douceur, même si le beat n’est pas effacé pour autant, beat qui se fait tout de suite plus acéré sur « Push upstairs ». Le magnifique « Jumbo » démontre, une nouvelle fois, l’amplitude de l’écriture et de la production d’Underworld ; ce groupe possède un nombre incroyable de titres qui, seuls, suffisent à tout de suite cerner l’ambiance, le ton, le message, ou plus simplement, à adorer leur musique. En somme, à donner envie de les suivre. Il y a souvent une certaine magie dans leur morceau, ce qui n’est pas si courant de façon générale.
« Shudder/King of snake » : un chef-d’œuvre comme ont voulu l’imiter des milliers de groupes. Son intro « Shudder » est faite de guitare, car oui, Underworld n’utilise pas qu’un ordinateur ; en plus de chanter, la guitare est un instrument très récurrent dans leur musique. L’enchaînement entre les deux parties est tout simplement effarant, et l’on glisse sur « King of snake », qui s’envole et nous oblige à le suivre (c’est-à-dire, à monter le son…).
« Winjer » puis « Skym » reposent le tempo, alors que « Bruce Lee » détonne avec ses paroles totalement abstraites. « Kittens » est le seul morceau instrumental.
« Push downstairs » inverse complètement la tendance de « Push upstairs », tout en nous le rappelant puisqu’il en reprend les paroles.
« Something like a mama » est un titre relativement calme, bien que son rythme soit plutôt accéléré. Enfin, « Moaner » referme Beaucoup Fish de façon surprenante : en effet, Underworld a décidé de terminer sur un morceau carrément endiablé, histoire de nous montrer que les schémas prédéfinis ne sont pas ceux qu’ils choisiront. Alors même que plusieurs des onze titres auraient parfaitement clos le disque ; le trio s’en moque, et nous frappe un gros coup sur la tête juste avant de nous abandonner.
À l’image du titre de l’album, il ne faut pas compter sur Underworld pour tout nous expliquer (quand bien même il y aurait quelque chose à comprendre). Écouter, en oubliant vos a priori, voilà le message. En plus, leur musique vous épatera, croyez-moi.