Magazine Culture
Je profite de ma semaine nostalgie où je revisite les classiques de mon adolescence pour vous pondre un long article sur les Libertines. J'avais déjà beaucoup parlé des Strokes, et j'en reparlerai prochainement si leur quatrième album voit finalement le jour. Mais pour l'instant, les Libertines, qui se sont reformés cet été pour quelques concerts. Une reformation qui m'a rappelé à quel point j'ai adoré ce groupe. Je l'adore toujours. Leurs deux albums, achetés à quelques jours d'intervalle alors que j'entrais en seconde, sont deux madelaines de Proust, qui me ramène directement au bon vieux temps, le temps de l'innocence, où tout était possible. Quoi qu'on en dise, ils resteront toujours pour moi deux monuments rock des années 2000, mes années.
Ma relation avec les Libertines est simple. Dès le premier riff de "Vertigo", j'étais addict. Et encore aujourd'hui, lorsque j'entends les derniers accords de "What Became of the Likely Lads", je suis un peu triste parce que c'est la fin. J'étais un fan. Du genre à collectionner les articles et les posters, à me passer les disques en boucle du matin au soir, du bus qui m'amenait au lycée à celui qui me ramenait à la maison. Ecouter les Libertines à quinze ans, c'est avoir l'impression d'être un type cool, que rien ne peut atteindre, à qui il ne manque qu'un passeport pour la perfide Albion. Quand je pense que j'ai fumé ma première cigarette sur "Death on the Stairs"...
J'ai découvert le groupe juste au moment de leur séparation, alors je n'étais pas non plus bouleversés. Juste content d'avoir deux albums inusables à écouter. Et alors que je commencais doucement à passer à autre chose, il y a eu la vague Pete Doherty. Qui a révolutionné, pour le meilleur ou pour le pire, l'image du rock indé, et le look d'une génération. Tout cela m'a toujours mis très mal à l'aise et je m'en suis tenu à l'écart, détestant Pete Doherty et son premier album avec les Babyshambles (même si "Killamangiro", c'est un putain de tube). J'ai rejoint la team Carl Barât, et acheté le premier album des Dirty Pretty Things, certes inégale, mais une belle consolation pour prolonger l'aventure. "Bang Bang You're Dead" et "Deadwood" ont rythmée mon été 2006. Seulement, deux ans après, "Romance at Short Notice" a été une déception, malgré quelques belles ballades comme "Come Closer" ou "Truth Begins". Lors d'une escapade à Paris, je suis tombé sur le deuxième effort des Babyshambles, "Shotter's Nation". Il ne m'en fallait pas plus pour renouer avec Doherty et lui redonner toute l'attention qu'il méritait. Parce que cet album est une vraie réussite, ranimant en moi la flamme Libertines. Son album solo acoustique m'a beaucoup moins passionné, mais me voilà désormais réconcilié avec Pete et Carl.
Cette histoire de reformation touche ma fibre nostalgique certes, mais je préfère garder les Libertines dans le passé. Quoiqu'on peut toujours imaginer, en mélangeant le meilleur du post-Libertines, un troisième album majestueux. Que j'appellerais "Albion" et qui ressemblerait à la playlist ci-dessous, que vous pouvez aller écouter sur Spotify, en cliquant sur l'image.
Pour conclure, j'adore les Libertines, je parle d'eux comme si j'avais quinze ans, parce que j'aurais toujours quinze ans en les réécoutant.
THE LIBERTINES, "Albion"
1) Deadwood
2) Carry Up on the Morning
3) I Wish
4) Tired of England
5) Come Closer
6) Killamangiro
7) Blood Thirsty Bastards
8) There She Goes
9) Bang Bang You're Dead
10) Beg, Steal or Borrow
11) The Enemy
12) Baddies Boogie
13) Chinese Dogs
14) Truth Begins
15) Last of the Small Town Playboys (+Hidden Track : Lost Art of Murder)