Vincent Clerc et les siens s'imposent face à un Stade français qui a retrouvé quelques couleurs...
Bien que mené à la pause par le Stade Français, le Stade Toulousain est parvenu à renverser la vapeur pour au final s’imposer (34-16) ce samedi en clôture de cette 3e levée de Top 14. Un succès qui permet aux Sudistes de prendre les commandes du championnat à égalité de points avec Clermont et de devancer par la même occasion leur adversaire du soir d’une longueur.
Pour un Clasico au rabais, ce choc des Stades valait bien le détour. On pouvait légitimement douter de la capacité des Parisiens à se montrer à la hauteur du rendez-vous et du défi proposé par les Champions d’Europe. Mais Michael Cheika avait raison de faire confiance à cette équipe mixte, privée de ses cadres, tous remplaçants au coup d’envoi, mais capable de tenir Toulous en respect quarante minutes durant et de mener à la pause contre toute attente.Ce Paris, mis en confiance par son nouvel entraîneur, a de l’avenir et du talent, à l’image d’un Martin Rodriguez Gurruchaga, révélation de cette première période au cours de laquelle les Toulousains n’auront pas su conserver le ballon, l’abandonnant après deux temps de jeu tout au plus. Et pourtant, comme le dira le capitaine Thierry Dusautoir, « on ne s’est pas découragés, ce sont nos échecs successifs au but, qui les ont laissés dans le match (12 points au pied égarés), on ne s’est pas démobilisés, on a continué à gérer. Il était important pour nous de gagner face à Paris. » Le score final (34-16) illustre le fossé entre les deux équipes, même si le Stade Français aura su entretenir l’illusion, avant de sombrer dans une indiscipline crasse. « On se doutait qu’il allait y avoir une réaction, notait un Didier Faugeron, réaliste au micro de Canal+ à l’issue de la rencontre. Elle a lieu, ils n’étaient pas à leur véritable niveau en première période, nous, on évoluait au notre ; on a ensuite redécouvert le vrai visage de Toulouse. Mais il y a eu beaucoup trop d’indiscipline de notre part, on a joué beaucoup trop a quatorze. » Trente minutes pour trois cartons jaunes ! Tout est dit.
Rodriguez, la révélation
Le Stadium peut bien sonner le creux au coup d’envoi, les doublures parisiennes se jettent comme des morts de faim sur cette entame de match. Michael Cheika leur offre leur chance, ils comptent bien la saisir. De l’agressivité et du mordant pour s’installer sans complexe dans le camp parisien et venir y défier les Champions d’Europe, à l’image de la recrue argentine, Martin Rodriguez, qui se permet de crocheter Thierry Dusautoir. Contre toute attente, l’atmosphère est déjà électrique et sur la mêlée à cinq mètres de l’en-but toulousain, obtenue par les joueurs de la capitale, les nerfs de Florian Fritz craquent. Un coup de poing sur Pierre Rabadan et le centre prend le premier carton jaune d’une longue série (3e). Au tour des Parisiens de tomber dans le panneau quand sur ce contre mené par Clément Poitrenaud, Laurent Sempéré, sous ses poteaux, s’oublie et file à son tour dix minutes au frigo (7e). La pénalité est transformée par Nicolas Vergallo (3-0, 7e).
Paris fait bonne figure, et c’est déjà une surprise. Si ce n’était un rapport de force en mêlée fermée assez nettement à l’avantage des locaux, sans que Vergallo, auteur d’un premier échec, ne le concrétise (10e). Fritz, à peine rentré en jeu, le supplée, sans plus de réussite (14e). Mais Toulouse ne perd pas le fil et garde le cap avec cette penaltouche sur laquelle l’avantage des avants rouge et noir se confirme avec ce groupé pénétrant irrésistible à cinq mètres de la ligne d’essai parisienne, dont William Servat s’extrait pour venir défier son rival en équipe de France, Dimitri Szarzewski, entré en jeu, et inscrire le premier essai de la rencontre (8-0, 16e). On imagine la machine lancée, mais Fritz ne transforme pas. Et les visiteurs restent au contact grâce à un Rodriguez, promu buteur en l’absence de Dupuy, sur le banc au coup d’envoi et qui se révèle. Une pénalité des 55 mètres pour ouvrir le compteur de sa formation (8-3, 23e), à laquelle Fritz répond pour récompenser l’abattage de sa mêlée fermée (11-3, 29e). Mais le Puma a les crocs et ne se laisse pas décontenancer par un premier échec face aux barres. Une cravate de Jauzion sur Oelschig, qui vaut à l’international de payer la note après un premier tampon limite de Delasau et Rodriguez enquille (34e, 40e) quand Fritz enchaîne les échecs (1 sur 4). L’Argentin est l’homme de cette première période, auteur du premier essai suite à cette chandelle sur laquelle son compatriote Juan Manuel Leguizamon s’impose, avant que Guillaume Boussès ne serve un caviar à hauteur de son centre, qui met les jambes et signe les seize points de sa formation qui, contre toute attente, mène à la pause (11-16) !
Ce qui nous met dedans, c’est notre indiscipline, ne peut que constater Fritz sur le chemin des vestiaires au micro deCanal+. Toulouse doit changer quelque chose et c’est Mathieu Bézy qui s’y colle à l’ouverture, Jauzion glissant au centre. Un effet boeuf ! Comme un signe, un plaquage haut de Rodriguez vaut au nouvel entrant d’inscrire ses premiers points (14-16, 45e). On ne le sait pas encore, mais l’illusion parisienne a vécu…Deux nouveaux cartons jaunes tombent, infligés à Leguizamon (52e) puis Liebenberg (63e). Pire, les hommes de Michael Cheika vont essuyer un 23-0 en quarante minutes ! Alors que l’entrée en jeu de Bézy garantit enfin aux locaux l’adresse tant recherchée entre les perches, Médard (47e) et Clerc (55e) inscrivent, malgré l’entrée en jeu du banc parisien, peut-être trop tardive, deux nouveaux essais. Il n »aura manqué que le quatrième, synonyme de point de bonus offensif. Une semaine après le revers à Castres, Toulouse, encore perfectible, remet les gaz. « On profite d’au moins deux essais en contre, note Vincent Clerc. Mais c’est une deuxième mi-temps accomplie par rapport à la première. » A confirmer…
Source : Orange Sports