Les murs semblent tenir encore quand surgissent les extrêmes.
Les ordres aux visages colorés discutent doctement ou veillent, la violence cachée au creux des robes saintes et des boucliers.
Les peintres sont en bâtiment et le plafond de la Sixtine dégouline. On achète des burkas pendant que les rebelles, visière sur la nuque, bombent rageurs.
Un clown humain dirige le monde et tutoie l’Esprit de son doigt créateur. Il renverse les frontières fraternelles de ses paroles impulsives. Pendant que rêve le spectateur qui dort comme un enfant, d’étranges étrangers incorporés sur des listes d’asile noircies annuellement attendent résignés l’avion qui les emmènera vers le pays inconnu.
Don Quichotte épuisé dort à même le sol. Aux croisements des rues, les vierges ricanent. Qui voit encore Ernest Pignon Ernest sortir le crucifié du tombeau ?
L’état est limite et la zone est grise. Ni démocratie ordinaire, ni dictature. Ferments d’un basculement possible.
Zone critique 2010, acrylique sur toile, 73x100 cm
Jean-Paul Schmitt