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Allaiter... quand les bébés sont prématurés

Publié le 28 août 2010 par Xavaic

Salut, moi c’est Xa et je suis la rédactrice absente de ce blog… J’ai été un peu prise ces derniers temps et le premier qui fait le lien entre l’arrivée de mes meufettes et mes empêchements aura vu juste. Evidemment, ce déplaisant manque d’assiduité à l’écriture de ce blog trouble un peu l’histoire de mes meufettes et il me paraît maintenant quelque peu défectueux de poursuivre le récit de manière chronologique.
Cette épreuve de prématurité est derrière nous tous ; Les meufettes ont aujourd’hui rattrapé les courbes de croissance dites « standards » et témoignent de toute la force de leur être ! Jamais des bébés ne m’ont parus plus énergiques et éveillés que mes chéries. Nous avons très tôt stoppé les divers examens médicaux prescrits par les pédiatres bornés sur leur prématurité… Et aujourd’hui, nous consultons notre médecin de famille qui remarque à chacune de nos visites la vivacité de ces drôles de bébés.
Sentir la joie de vivre de mes filles au jour le jour est la plus belle chose qui m’est été donné ; Et après avoir vécu cette terrible épreuve de prématurité, c’est le plus doux des remèdes aux blessures que j’ai souffert. La prématurité de mes meufettes, je l’ai raconté, a détruit la joie qui aurait du accompagner leur naissance car je n’ai pas pu les voir ni les sentir. Cette prématurité a détruit cet élan maternel que je couvais avec passion depuis 7 mois. Cette prématurité a aussi bouleversé ma nouvelle vie de maman en nous introduisant durement dans le monde supère médicalisé. Enfin, cette prématurité a remis durement en cause mon souhait d’allaiter. Je parle de souhait alors qu’allaiter était pour moi une évidence. Nourries au sein jusqu’à 18 mois, je témoigne de la fierté de ma propre maman, tout autant que de son amour absolu. Je voulais, je devais nourrir mes enfants avec mon être, comme je l’avais fait tout au long de ma grossesse. Sauf que mes meufettes étaient d’abord trop petites et chétives pour téter, et ensuite elles ont montré une certaine feignantise… s’agitant plus devant la sonde naso-gastrique que l’on remplissait que devant mes seins gouttant de lait qui ne leur inspiraient que de doux songes ! Petit à petit, j’ai commencé à subir ces séances de mise au sein péniblement : d’abord, je devais insister auprès des puéricultrices pour qu’elles me laissent le temps de mettre mes filles au sein… Ce qui, semblait-il, les gêner du fait des retards que nous prenions sur les repas. Ensuite, si j’avais la chance d’avoir une puéricultrice disposée à m’aider, je souffrais d’un manque d’intimité avec mes filles :  Il fallait les empêcher de dormir, donc les exciter sans arrêt, leur parler fort… Une infirmière m’attraper le mamelon droit pour le guider vers la bouche de meufette A, tandis qu’une autre infirmière s’occupait de mon mamelon gauche avec meufette D. Moi, au milieu de toute cette agitation, moitié gênée, moitié irritée par la douleur des seins gonflés, je ne savais que faire. Etait-ce si difficile d’allaiter ?
Allaiter... quand les bébés sont prématurés
Les semaines ont passées et les meufettes ne prenaient toujours pas le sein. Puis, nous avons été transférés dans un autre hôpital, plus petit et plus proche de chez moi, dans un service de néonatologie car les meufettes grandissaient… Au début, je ne pouvais pas rester, faute d’endroit « sain » pour m’accueillir ( on m’avait proposait une chambre dans le couloir des urgences pour les malades soupçonnés de la grippe H1N1 !!) ; alors je rentrais chez moi et me taper donc presque 80 km par jour. Une lourde fatigue s’est édifiée sur mon corps déjà malmené par mon hospitalisation, d’autant plus que mon état de santé était médiocre à cause de la pré-éclampsie post partum. Ainsi, ma production de lait a baissé et je ramenais de moins en moins de petites bouteilles… Les séances avec le tire lait s’éternisaient sans que les quantités ne suffisent pour mes deux bébés. Quel horrible état que de se sentir une mère incomplète !
Les puéricultrices ont trouvé l’occasion de me mettre des biberons entre les mains… Arguant de la baisse de ma production de lait… ainsi que du temps qui passait… Je refusais catégoriquement cette proposition, car je voulais que les meufettes soient capables de prendre au moins leur ration au sein avant d’introduire le biberon… de crainte qu’elles ne sachent plus faire la différence entre la tétée au sein et celle au biberon ! J’étais d’accord pour envisager un allaitement mixte sein / biberon mais pas avant qu’elles sachent vraiment téter au sein.
Et puis un jour, la meufette A s’est retiré sa sonde et s’est ensuite occupé de la sonde de sa sœur, la petite meufette D. Il faut dire que ces maudites sondes les embêtait en obstruant leurs petits nez de chatons. Tous les jours, je devais leur nettoyer le nez au sérum physiologique, ce qui provoquait de grandes crises de colère. Ce jour là, les puéricultrices n’ont pas voulu leur remettre les sondes. Panique à bord, comment vais-je nourrir mes bébés ? Ou bien je m'entête dans mon allaitement jusqu’alors infécond, ou bien j’accepte les biberons et il n’y a plus de problèmes… La solution est simple pour le service néonat ! Les puéricultrices m’ont sortis les biberons remplis généreusement de lait PréGallia et me les ont laissés dans la chambre. Démerdez-vous ! C’était le lundi 7 décembre, ce jour là, je me suis démenée pour les nourrir en ravalant des larmes qui m’embrasaient le cœur. Les meufettes n’ont pas voulu du sein, alors je leur ai donné le biberon… Il fallait bien les nourrir et j’étais en détresse ! La big meufette A. l’a pris goulûment, tandis que la petiote D. n’en voulait pas. Je me souviens de l’angoisse de ces repas qui s’éternisaient… Voilà comment les biberons ont été introduit et que j’ai abandonné un autre de mes rêves de maman.  J’ai pleuré toute la journée.
J’ai un souvenir très pénible de ces dernières semaines avant que les bébés ne rentrent à la maison. Un lourd désarroi lié à ma solitude et à ma fatigue. J'avais une chambre à l'hopital pour m'occuper à plein temps de mes bébés. Si bien que les puéricultrices ne m’aidaient plus, j’assumais seule les repas et les pleurs continuelles de mes bébés. J'étais épuisée. Mon mari venait après son travail tous les soirs, dîner avec moi, passer du temps avec les bébés puis repartait. Les nuits me paraissaient interminables, rythmé par les appels au téléphone des puéricultrices : « Madame A. ? Il y a meufette A. qui pleure ! » Alors je me levais, me dirigeais à tâtons vers le service de néonat, et au fur et à mesure que j’approchais, j’entendais les hurlements de King Kong ; l’angoisse m’embrassait alors. Car King Kong ( meufette A. ) ne se calmait avec personne, sauf une puéricultrice à la voix très haut perchée qui faisait de temps en temps les nuits.
Les meufettes sont rentrées le 9 décembre à la maison, soit à 39 semaines ; Et à partir de ce moment là, ce fut la fin définitive de mon allaitement car il était beaucoup plus facile de donner le biberon que de ...1) peser le bébé 2) donner le sein en l’excitant 3) repeser le bébé 4) faire le biberon complétant la ration 5) donner le biberon 6) tirer mon lait à la machine… Les premiers jours, j’étais seule à la maison et j’ai cru tomber folle face à la charge de travail à répéter toutes les 3 heures, 24h/24h et multiplié par 2 pour chacune des meufettes. J’ai abandonné définitivement l’allaitement deux semaines après leur retour à la maison… Et j’ai cessé de tirer mon lait début janvier.
Cet abandon, je l’ai vécu très difficilement mais mes bébés devaient bien manger pour grossir. Les meufettes ont adopté le biberon plutôt bien et leur courbe de poids a été exponentielle. Aujourd’hui, c’est ce que je retiens comme le plus important même si je regretterai toujours de ne pas avoir connu les joies de l’allaitement avec elles.
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