MADMAUS: Ainsi soit-il!

Publié le 28 août 2010 par Stev
Une petite cigarette assis par-là, un petit tour de-ci-de-là, on a arpenté pavés et marée de modeuses en délire pendant le festival de la mode et du design de Montréal.On s'est bien dit que ça puait la party avec un tel « festoche » car qui dit gros événement mode dit généralement soirée couture pas très loin. Et en effet, grâce à la complicité du Chilien aux yeux de braises, Juan Saez, on a pu être informés, en temps et en heure, de LA soirée underground qui balaie tout sur son passage: MADMAUS. Gibran Ramos, le directeur artistique qui se cache derrière d'imposantes lunettes mais aussi derrière la fameuse soirée, a su réaliser ce que peu savent faire : la fête et la couture dans une atmosphère des plus chaleureusement accessible.La soirée qui puise son concept dans des influences diverses comme le Bauhaus, le dadaïsme, les dessins animés de la grande dépression, et plus particulièrement les souris dessinées par les studios Van Beuren à Hollywood dans les années 30, a réalisé l'impensable : des looks impressionnants de créativité sur des personnes qui le sont certainement plus encore, de la musique à s'en faire saigner les oreilles et un tsunami de sourires sur fond de bonheur en guise d'ambiance. On comprend pourquoi on nous parlait d'une soirée « haute couture et cool », deux mots qui nous paraissaient antagonistes. Les gens en font beaucoup (trop?) mais ils communiquent et surtout ils s'en foutent, ils assument. C'est tellement édifiant qu'on a dû paraître vraiment Europe Bitches dans ce monde où finalement seules la passion pour la mode et l'envie de s'amuser ont place de roi et reine. 
Les amoureux de la mode et de la fête jouent le jeu et suivent les codes de la soirée, ce qui donne encore plus une impression de cohésion.Les couvre-chefs que le « chapelier toqué » Gibran invite à réaliser envahissent la salle pour donner lieu à un déluge de « souris » plus folles et couture que jamais. La créativité comme « gasoil » de la vie pour ces jeunes gens qui mettent les bouchées doubles pour être dans d'improbables allures. Une belle leçon qui permet d'être soi-même, peu importe qui l'on est. C'est même le leitmotiv : une mode assumée. La plupart ont bien saisi le message et nos yeux ont pleuré l'imprévisible. Merci.
La musique n'est pas en reste puisque la programmation se veut éclectique même si elle reste chaudement électronique. Les maris indécents se déhanchent tétons à l'air sous leurs tank-top oversized, les cocktails gourmets finissent de désinhiber les plus réfractaires et sous couvert de cette mode ultra-créative et surréaliste : de belles rencontres, de très fortes rigolades et du franc-parler sans jamais être jugé, tout ça jusque tard dans la nuit moite. Que demander de plus ? Ne jamais se réveiller, ne jamais terminer cette soirée, oui en effet, on aurait aimé. MADMAUS possède toutes ces forces : permettre de retrouver une innocence pure, ne jamais se voiler la face, ne jamais jouer, ne jamais avoir peur. Être soi, réunis autour de la fête, de la musique avec un même fil conducteur : la MODE!Un peu de Brooklyn dans cette fêtequi favorise l'être et ce qu'il peut apporter avant d'analyser l'emballage. Là est de loin le point le plus positif, le sentiment que le vêtement est comme une source de curiosité et non comme un objet de jugement. Oui, c'est encore possible et c'est à MADMAUS que ça se passe. De plus, tout ça n'empêches pas à la soirée d'avoir pris une certaine envergure qui séduit à l'international avec des invités de renom comme Shaun Ross (premier mannequin albinos) ou The Mishapes et des soirées prévues dans différentes villes du monde comme New York, Berlin, Mexico , Sao Paolo, Londres ou Tokyo. Comme quoi finalement rien n'est impossible. L'innocence créative à tous les niveaux est encore d'actualité avec une génération qui ne recule devant rien pour être en accord avec un certain bonheur sans concessions. MADMAUS réunit ces passionnés dans une ambiance qui n'existe quasiment plus et qui n'a peut-être jamais existé dans le rude monde de la mode. 
Que dire, à part : MERCI. ENCORE. POUR TOUJOURS.
Vu qu'à la rédaction on a le cul bordé de trèfles à quatre feuilles on a eu droit en exclusivité à la première mixtapes de Monsieur Gibran Ramos organisateur des MADMAUS et comme on est pas des conasses, ben forcément, on partage --> Gibran Ramos - La fête triste.C'est un débaucherie décadente, triste d'amour, vos yeux suinteront tout en rigolant devant votre fenêtre. C'est tout, sans jamais être assez. C'est MADMAUS.  Bien à vous.