James Davis : poème "L'Ombre de l'Archer."

Par Illusionperdu @IllusionPerdu

Une fois, j'ai imaginé pour toi cette histoire,
Celle d'une femme et d'un homme aux nombreux déboires,
Elle parle avant tout de joies et ne se raconte qu'aux premières heures du soir.
Une légende si belle, qu'une fois dîte le ciel se mettrait à pleuvoir.
C'était au crépuscule des coeurs fânés sur les plaines aux couleurs du cassis,
Elle pleurait dans les vignes l'âme dérobée, la fleur flétrie de vices.
Alors que je goûtais aux raisins gardés de l'épouvantail,
La bouche et les doigts tâchés, espionné par le haut clocher du village,
Le corbeau graillait sous la cendre des vents l'abandon qui tiraille,
Une trahison des plus infâme, la maladie du lâche et ses ravages.
La peau sèche et poussiereuse, le voile profané, elle eséprait mourir.
De son chagrin les grappes dégoûtaient de leur jus noir jusqu'à se racornir.
Epongé par la terre ramolie parsemée des flocons gris irradiées d'agonie,
Un Coeur aux dégradés de la Nuit créatrice en serait fleurit.
En lui logeaient-elles, toutes ces larmes ameres de mélancolies
Aux réminiscences passées à jamais enfouies, celles d'une autre vie.
Enracinées jusqu'au dégoût, il se nourissait pour s'épanouir
Les veines trempées dans les nappes d'héroïne pompée à l'overdose.
Un kaléidoscope de noirceurs, l'Esprit au cachot lié sous hypnose
Lui offrait une clairvoyance pleine de méfiance qui me faisais sourire.
Ce rêve du sein traversé de la flèche pointue aspergée au poison rose,
Faisait pousser au Fruit ses épines dissuasives de séduction.
Un inconnu titubant épuisé, la poitrine trouée par l'Archer, venait finir ses jours.
Pâle au sang plus sombre que le vin, le corbeau criait Punitions.
Vidé, il implorait secoure pour se raccrocher à l'espoir d'un dernier Amour.
La Belle au chagrin ouït sa chute sur ce tapis de farine âgée
Puis elle le vit fascinée de pouvoir y croire à nouveau, ravit par la foudre.
Un si beau visage aux traits afinés de solitude maquillé par la poudre
Rendait à la fois mystères et obsessions intimidant la logique des idées
Que la demoiselle s'était fixées, le savoir acquit ne l'était plus,
Sans raison rien n'existait plus, tout avait disparu, elle non plus.
Il semblait revenir, mais pour lui elle s'empressait d'arriver.
Pour les sauver tout deux il fallait agir, cependant elle le fit sans réfléchir,
Allant cueillir l'horrible Agrume la main écorchée des épines époisonnées
Et l'y placer au sein gauche arraché où elle s'enracinerait pour éviter d'y pourrir,
Ainsi vivrait-il et garderait-elle à jamais l'espoire d'être aimé.
Mais cet Organe offert, n'était que haine et maladie.
Des peines parmis les plus atroces et les rancoeurs des plus féroce
Dormaient en lui, cicrulant désormais dans sa chair qui lui gelait l'os.
Noirci, elle venait dans l'ignorance de le condamner aux souffrances,
L'homme ne pouvait plus adorer, sa compassion s'était envolée.
La flamme déchue, il n'éprouverait que désespoir seul et déprimé
L' Antipathie abreuvée de tristesse elle même issue de sa nuisance
Avait rendu au réssucité une existance dépourvue d'attirance.
Il est dit que la malheureuse se donna la mort en ces vignes
En mangeant un des raisins maudit rempli d'amertume indigne
Et qu'a sa mort, le charme du Coeur connu sa délivrance.
A cette triste nouvelle, l'homme, abattu de son douloureux suicide,
Creusa un profond trou près de l'épouvantail les ongles décollés.
Agenouillé devant la bête noire, les doigts salis et les joues mouillées
Il implora la garde éternel du Trésor abominable à l'abris des cupides.
L'homme détacha le Fruit encore chaud dans sa paume et l'enterra
Avant d'aller pousser son dernier soupir là où ils s'étaient rencontré.
Alors la cendre se remit à tomber jusqu'à le recouvrir d'un drap,
Douce et soyeuse , il reposait finalement dans un havre de paix
Serrer par les bras de sa bien aimée qui la haut l'attendait.
Pierre.M