Auteur: Tahar Ben Jalloun
Editeur: Gallimard
Nombre de pages: 95
Résumé:
" Parce que vous êtes "le plus suggestif de tous les peintres", je pense pouvoir vous faire revenir au Maroc par la magie du verbe. Je vous imagine en ce début d'année 1832, jeune homme élégant et réservé, quitter votre atelier de la rue des Fossés-Saint-Germain, laissant derrière vous une lumière retenue, empêchée par un ciel gris et bas d'éclater, une lumière brève et faible à laquelle les Parisiens finissent par s'habituer. Vous sortez de ce quartier et vous vous trouvez, quelques jours après, inondé par une lumière si vive, si pleine et même brutale que vous subissez un choc. Vous êtes à la fris en Méditerranée et face à l'océan Atlantique ". Tahar Ben Jelloun rend hommage à Eugène Delacroix, converti à la lumière lors de son voyage en Afrique du Nord. Mais au-delà du peintre génial, c'est la beauté de tout un pays qu'il célèbre : celle du Maroc.
Mon avis:
Dans cette longue lettre, Tahar Ben Jalloun honore à la fois le peintre Delacroix, le Maroc et ses habitants.
Selon l'auteur, les tableaux de Delacroix, réalisés plusieurs années après son retour, de mémoire ou grâce à ses carnets, font davantage ressortir l'émotion, le souvenir que la réalité. C'est cette absence de réalité qui fait la beauté et la profondeur de ses oeuvres. Le peintre a su prendre l'âme du pays.
Delacroix a su peindre les chevaux, meilleurs amis des marocains et transcrire leur énergie dont ils sont le symbole.
Tahar Ben Jalloun regrette que ces peintures ne soient pas exposées au Maroc, d'autant plus qu'il y a peu de peintres dans ce pays suite à une mauvaise interprétation du Coran.
Ce livre est l'occasion pour l'auteur de présenter le Maroc sous son vrai regard : des gens sauvages mais non barbares, naturels, disponibles, doux et chaleureux. Les marocains ont échappé aux invasions ottomanes et n'ont été que sous protectorat français (contrairement à l'Algérie), ce qui garantit l'authenticité du pays.
Cette lettre est très agréable à lire grâce au style littéraire de Tahar Ben Jalloun et aux reproductions des peintures et carnets de Delacroix.
Je remercie