Certains ont dit qu'Avatar ne s'inspirait pas d'un livre, d'un jeu ou d'un film, on peut pourtant faire beaucoup de parallèles avec d'autres films (Aliens, Matrix, Danse avec les loups, Zak et Crysta), plusieurs bouquins de SF, et des BD (Sillage, Aquablue). Mais bon, les créateurs du film ont tout de même crée un univers qui se tient.
Tout d'abord une évidence : Le véritable héros du film, c'est la planète Pandora. Il ne s'agit d'ailleurs pas à proprement parler d'une planète mais d'un satellite d'une planète géante, Polyphème, qui ressemble beaucoup à Jupiter (avec une couleur plus violette). Pourquoi pas ? Déjà dans notre système solaire Titan, satellite de Saturne, est plus grande que la planète Mercure.
Vue de l'espace, Pandora ressemble assez à la terre. Les couleurs dominantes sont le blanc des nuages, le bleu du ciel et de la mer, et le vert de la végétation.
Cela semble difficile à soutenir : sur Terre, l'ère des fougères s'est terminée quand a commencée celle des arbres.
Une autre ressemblance avec les westerns réside dans l'environnement géologique. Les roches de Pandora font penser à certains paysages de l'ouest.
Par certains côtés, ces créatures aux oreilles pointues et aux dents impeccablement blanches rappellent aussi les elfes de Tolkien.
Les Na'vis ont une religion qui s'apparente à l'animisme, mais Cameron donne un socle tangible à leurs croyances : Pandora dispose en effet d'une "conscience planétaire" du fait que tous les végétaux à sa surface sont comme les neurones d'un système nerveux complexe. On reconnaîtra là l'hypothèse Gaïa, thème récurrent de Final Fantasy. Cette conscience végétale semble capable de parler aux animaux.
Les Na'vis peuvent même communiquer directement avec elle en branchant la "prise USB" qu'ils possèdent au bout de leur crinière sur "l'arbre des âmes" !
Les humains aussi sont intéressants dans Avatar : A priori, on peut les diviser en quatre groupes :
- Les scientifiques (les gentils)
- Les militaires (les méchants)
- Jake (le méchant qui devient gentil)
- Le businessman (Parker selfridge, joué par Giovanni Ribisi)
à gauche : Avatar
à droite : Aliens
A gauche, Michelle Rodriguez dans Avatar. A droite Jenette Goldstein dans Aliens.
Par contre, tous ces humains sont américains ! Mine de rien, Avatar pose la question de la propriété des planètes. Avec le redémarrage probable de la conquète de la Lune et de Mars dans quelques années, cette question va devenir importante. Une planète appartient-elle à celui qui la découvre (ou qui l'explore en premier), où à toute l'humanité ? Les américains posent leurs jalons... Notons que juridiquement parlant, les Na'vis n'ont, semble-t-il, aucun droit ! Je trouve ça très choquant.
Scientifiquement, beaucoup de choses ne vont pas dans Avatar : Le vaisseau interstellaire, par exemple, ne semble pas capable de franchir l'hyper-espace et pourtant il est censé rallier la Terre à Pandora (distance : 4,3 années-lumière) en cinq ans et demi seulement, c'est à dire à 80% de la vitesse de la lumière ! Ca ne tient pas debout, car il est beaucoup trop fragile pour supporter l'accélération énorme que cela impliquerait.
Le climat de Pandora est aussi impossible : il semble être le même sur toute la planète, et constant dans le temps ! Pandora tourne sur elle-même en environ 24 heures, mais on ne sait pas en combien de temps elle tourne autour de Polyphème (à vue de nez, en quelques mois) : si l'axe de Pandora est un tant soit peu incliné par rapport à son orbite, il devrait y avoir des saisons tous les mois. Il devrait aussi y avoir des éclipses périodiques d'alpha centauri par Polyphème, causant un refroidissement brutal et des vents violents... qu'on ne voit pas dans le film. Enfin les avatars sont censés être télécommandés par les humains, probablement par radio : on peut donc imaginer qu'ils ont un récepteur radio implanté dans le crâne, directement branché sur leur cerveau. Par conséquent il suffit de brouiller les fréquences concernées pour casser cette liaison. Pas besoin de se battre avec un avatar récalcitrant ! Mais le film passe sous silence ce "détail" essentiel. Et si ce n'est pas de la radio, qu'est-ce que c'est ? Un reroutage du lien entre le corps et l'âme ?
Enfin, l'histoire humaine montre que des peuplades armés d'arcs et de flèches, même aidées par une "déesse mère", n'ont aucune chance face à une armée mécanisée. Le film prétend le contraire, mais ça ne tient pas debout. Les Na'vis peuvent gagner une bataille parce qu'ils connaissent mieux le "terrain", mais pas la guerre. Sur le long terme, ils sont morts.
Alors oui, Avatar oppose belle nature et méchantes machines, gentils E.T. et méchants humains. Cela semble très primaire, mais pourtant le résultat, 500 millions de dollars plus tard, est une véritable oeuvre d'art. Et c'est sans doute comme ça qu'il faut voir ce film !
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