Merci beaucoup Martine AUBRY d’avoir répondu en direct de La Rochelle à nos questions et évidemment on vous écoutera dimanche pour le discours de clôture de l’université d’été du Parti socialiste.
Et en direct avec nous de La Rochelle, Martine AUBRY. Bonsoir Martine AUBRY.
Martine AUBRY
Bonsoir.
Claire CHAZAL
C’est la première fois que la première secrétaire du Parti socialiste s’exprime après un été chargé notamment à propos des
débats sur la politique sécuritaire du gouvernement avec un nouvel élément aujourd’hui, Martine AUBRY, vous l’avez peut-être entendu : l’ONU critique la France pour sa politique
envers les Roms. Est-ce que vous demandez ce soir au gouvernement d’arrêter la politique de démantèlement des camps et d’expulsion des illégaux ?
Martine AUBRY
Ce que je demande surtout au gouvernement, c’est d’avoir enfin une politique de sécurité. Quand on a supprimé des milliers
de policiers – il y en a beaucoup moins aujourd’hui on le sait dans les commissariats – quand on a supprimé la police de proximité, quand on ne donne pas à la justice les moyens de placer un
enfant avec des tâches d’intérêt général ou un autre parce qu’il est récidiviste à quinze ans dans un établissement qui va le remettre dans le droit chemin, eh bien oui, on peut s’inquiéter des
problèmes de sécurité. Alors le Président de la République, il a choisi des mots durs, des mots violents, des mots qui font honte à la France, je l’ai dit hier, mais vous savez, l’Europe l’a
dit avant l’ONU et aujourd’hui le pape l’a dit. L’ONU aujourd’hui, vous vous rendez compte l’image de la France ?! Elle n’a jamais été aussi attaquée, aussi montrée du doigt. Nous dire que
nos discours politiques sont discriminatoires, nous dire que ce que nous faisons avec la déchéance de nationalité ne traite pas de la même manière un individu lorsqu’il est Français d’origine
ou pas, nous dire qu’on traite mal des Roms qu’on stigmatise, qu’on montre et qu’on renvoie globalement, collectivement dans leur pays et non pas quand ils sont bien évidemment en acte de
délinquance ou d’incivilité vis-à-vis de nous. Voilà, tout cela ce n’est vraiment pas ce qu’il faut faire aujourd’hui. Moi ce que je demande d’abord, c’est qu’on arrête d’opposer les Français,
qu’on arrête de les diviser, de les opposer aux autres mais qu’on règle le problème de sécurité qui est un vrai problème sur lequel nous travaillons nous, les maires, les présidents de conseils
généraux, sur lequel les socialistes vont faire des propositions extrêmement fortes pour retrouver le chemin de la tranquillité, de la sécurité.
Claire CHAZAL
Alors on l’a vu, Martine AUBRY, dans le sujet qui a précédé cet entretien, tous les ténors sont à La Rochelle mais il y a
tout de même un grand absent et Valérie NATAF le soulignait, c’est Dominique STRAUSS-KAHN évidemment, est-ce qu’il vous manque ?
Martine AUBRY
Vous savez, on est d’abord très heureux de se retrouver ; on est aussi, tous, très responsables. La rentrée est grave.
Beaucoup de Français ne sont pas partis en vacances, d’autres attendent cette rentrée scolaire avec inquiétude, des licenciements, des problèmes de pouvoir d’achat, l’augmentation du gaz, de
l’électricité, on nous dit même des médicaments. Donc les socialistes aujourd’hui, ils sont vous l’avez vu, coude à coude, pour proposer aux Français… pour les convaincre qu’il y a un autre
modèle possible pour notre pays, une autre France possible, qui s’appuie sur ses atouts, sur les talents de notre pays au lieu de nous opposer, nous diviser, accroître l’injustice. Regardez les
banquiers encore cet été, regardez les membres du gouvernement, ces affaires qui pourrissent notre République ! Nous, nous demandons une République juste, nous faisons des
propositions et nous voulons être unis pour cela. Voilà, responsabilité, gravité et en même temps plaisir de se retrouver parce que nous pensons d’abord aux Français.
Claire CHAZAL
Et pour porter ce projet, Martine AUBRY, il faudra un homme ou une femme évidemment ; est-ce que vous avez vous-même
pris la décision de vous présenter ? Est-ce que vous savez ce que vous allez faire aujourd’hui ?
Martine AUBRY
Moi vous savez, j’ai une vraie responsabilité. Je suis aujourd’hui la première secrétaire du Parti socialiste. Je veux
d’abord que nous soyons unis, c’est chose faite et que nous soyons responsables ensemble pour présenter un projet aux Français. Et mon autre responsabilité, c’est que le moment venu, ce n’est
pas ce moment aujourd’hui, nous soyons capables avec les Français qui voteront avec nous pour choisir notre candidat, de choisir le ou la meilleure pour redonner de l’espoir à la France. Voilà,
c’est ça ma responsabilité, croyez-moi, elle est déjà importante ; je la sens avec beaucoup de gravité, le moment des choix n’est pas là et je suis heureuse que nous soyons tous dans cet
état d’esprit aujourd’hui.
Claire CHAZAL