BiBi avait déjà écrit un article sur les Roms ( en avril 2009) où il était déjà question de leur rejet en Europe. Aujourd’hui, la France de Sarkozy est le fer de lance de cette politique honteuse. Assimilés à des ennemis intérieurs et à la vindicte populaire, les Roms n’en peuvent plus.
Rappelons évidemment que les Roms ne sont pas au-dessus des lois et que déjà existe un carcan légal pour cette communauté. Celle-ci subit plus d’interdictions et de contraintes que n’importe quelle autre. Ainsi, chacune des familles doit faire viser chaque trimestre son carnet de circulation par les gendarmes.
BiBi a trouvé cet été une interview de Tony Gatlif dans le Journal «Le Progrès». Le réalisateur de « Liberté » répondait aux questions du journal tout juste après la réunion du 28 juillet dernier à l’Elysée. BiBi publie ses propos ici in-extenso (espérant que le journal n’ira pas contre).
- Qu’est-ce qui vous choque dans cette réunion à l’Elysée ?
C’est l’amalgame dangereux qui a été fait par le Président de la République envers ceux qu’on appelle « les gens du voyage », un terme administratif qui prête à confusion. On les accuse de causer l’insécurité. C’est un peuple fragile qui n’est pas défendu, donc c’est une cible facile. Les Manouches sont des Français comme les autres, depuis des siècles. Les poètes comme Baudelaire, Apollinaire, Jean Cocteau, Rimbaud ont parlé d’eux, ils font partie de la culture française. Ce sont des gens qu’il faut respecter et aider, pour que tout le monde vive ensemble. La loi Besson impose d’ouvrir un terrain pour eux. Mais, en ce moment, on fait de vrais camps, insalubres, sans toilettes. Il reste beaucoup à faire pour qu’ils soient des Français à part entière.
- Pensez-vous que la stigmatisation des Roms s’accroît ?
Jusque là, quand je revenais en France, j’étais heureux de voir que les Manouches n’étaient pas montré du doigt, suspectés, comme dans les autres pays que j’ai traversés. Depuis vingt ans, on est dans une France d’écoute, il ne faut pas qu’on tombe dans le rejet. Dans toute l’Europe de l’Est, en Roumanie, Hongrie, Bulgarie, les Roms sont dans une misère immense et un rejet incroyable (…). L’Europe doit les faire respecter parce qu’ils sont dix millions et sanctionner les pays qui les traitent mal. Expulser les Roms vers la Roumanie, c’est comme boucher un trou quand il y a une fuite : il faut chercher la cause, sinon l’eau reviendra ».
A lire aussi, l’article chez Micro Cassandre : « Les Hyènes hurlent, les caravanes aboient ».