Quand on est bien ou quand on est mal ce qui finalement à peu de choses près, question d'instant, n'est que la même chose, la seule chose qu'il faille faire est de procéder à une opération à coeur ouvert.
Ouvrir, bien enfoncer les deux mains dans le trou béant, les mains entières, tout sortir, tout mettre sur la table pas seulement le coeur mais foie, reins, poumons, entrailles, ne pas oublier d'arracher aussi les yeux.
Tout remplacer par du verre et de l'acier et puis remettre en place. Ça devrait bien fonctionner pour un temps. Un certain temps.
Tu me dis le temps, je te dis la nuit, tu me dis la vie, je te dis pourquoi ? Tu me dis l'amour, je te dis poussière. Je trempe mon croissant dans mon café au lait je te vois tutsi, je te vois utu, je te tiens tu me tiens par la barbichette, le premier qui rira recevra un grand coup de machette.
Je te vois afghan, je te vois petit gitan assis par hasard de la foule à côté de moi au Quick de Bordeaux-lac un jour, je te vois son grand-frère lui disant à voix bien haute, grinçante : "Lève-toi, reste pas à côté de ce gadjo". Je te tiens, tu me tiens. Je te vois mon appartement pillé par "mon pote le gitan", c'était pas un poème ce jour-là, même les tirelires des mômes brisées pour quelques pièces, restait que la queue du cochon, je te tiens tu me tiens.
Je te vois politique menteur, tu me dis que je dois travailler bien plus et bien plus longtemps, dis-ça à ceux de pôle-emploi, tu me tiens par la barbichette.
Quand on est bien ou quand on est mal ce qui finalement à peu de choses près, question d'instant, n'est que la même chose, la seule chose qu'il faille faire, avant de tomber dans la déprime, avant de succomber, tant que l'on a un éclair de lucidité, c'est la défonce, la corde ou le calibre. Je te tiens, tu me tiens... le premier qui rira