La surprise vient de quelquefois de là où on ne l’attend pas.. Dead Set, c’est un peu la pépite ultime de la télévision britannique, pour le fan de Georges Romero évidemment. La rencontre fracassante de la modernité téléviuelle et du constat social décapant. Une belle préparation avant The Walking Dead, à la rentrée sur AMC.
Oui, la comparaison est désormais inévitable. Dead Set s’inscrit dans la petite histoire des zombies télévisés comme la petite soeur d’un futur hit. Mais ici s’arrête la filiation, car au-delà de l’argument mort vivant, la série d’E4 sait se faire sa place au soleil. Nous voilà en pleine émission de télé réalité, type le Loft des débuts. Une bande de crétins décervelés sont enfermés dans un loft de luxe, le temps de s’y faire éliminer par le public.. ou plus rapidement. Sans savoir qu’une épidémie a brusquement transformé l’ensemble du monde extérieur en 28 Jours Plus Tard, nos idiots du village se prennent au jeu, et pensent se faire manipuler par la production. Le doute sera de courte durée, car une survivante au caractère bien trempé débarque pour les avertir du danger. Dead Set ne traîne pas en longueur, forte de ses deux cents minutes de programme. A peine le décor planté, il faudra faire face à la menace. Vivants contre zombies, le combat commence.
Et c’est là la grande force de Dead Set, savoir contenter son spectateur. Non content de reprendre le concept de base, la série sait que les spectateurs s’attendent à du gore, et en sert à foison. Le manque de budget est judicieusement caché par quelques ficelles qui ne dérangent pas. De manière très frontale, la série s’attaque directement au problème, tout en sachant utiliser les éléments à sa disposition. L’histoire est écrite, la logique perdure. Pas de fuite en avant, pas d’ellipse. Chaque personnage remplit son office, le spectateur n’aura ensuite qu’à deviner l’ordre d’abattage (bimbo-crétin-macho..). Jouant sur plusieurs tableaux (dont un passage savoureux du producteur bloqué dans une pièce avec l’une des candidates, l’ex-animatrice vedette bloquant la porte, prête à mordre..), Dead Set n’ennuie pas, laissant émerger espoirs ou doutes. On pourrait presque réincruster cet épisode zombiesque dans d’autres mythologies du genre. Seul regret, dans une fin magnifiquement signée, le manque d’espoir pour une deuxième saison. La belle surprise ne démérite pas à rester unique en son genre, mais avec la concurrence US qui déboule, il faudrait que les anglais comprennent qu’il y a peut être là de quoi faire.