Je t'écris avec l'encre d'un autre
Je vis avec du temps emprunté
C'est dans cette auge que je me vautre
Je chante un commun air effronté
J'affiche une démarche désinvolte
Je me soucie du beau et du laid
Le fil de mes pensées se survolte
J'ai ton amitié comme remblais
J'abdique devant l'éphémérité
J'applique des effets mérités
Pour embellir ma morosité
Et améliorer ma porosité
Que la vie puisse finalement m'atteindre
Dans l'abîme profond de mon être
Que cesse enfin ma tendance à geindre
Pour que dégonfle d'aigreur ma crête