L'histoire
Depuis peu Eric Vincent, trentenaire sans histoire, a un fort sentiment de malaise. Est-ce la peur d'avoir un enfant ou celle de voir brutalement resurgir le fantôme d'un père qu'il n'a jamais connu ?
Un matin, un inconnu l'appelle pour lui proposer de récupérer les cendres de son père. D'abord réticent, il finit par accepter et se retrouve plongé au coeur d'une machination infernale.
Mon avis
Pour son nouveau film après le pitoyable Concile de Pierre, Guillaume Nicloux renoue avec le film noir, genre qui lui réussit plutôt bien. La clef est le troisième et dernier volet de sa trilogie policière après les très bon Une affaire privée et Cette femme-là. On retrouve d'ailleurs les personnages principaux de ces deux films là campés par Lhermitte et Balasko mais avec des rôles plus secondaires ici. Nicloux retrouve donc la noirceur et le glauque qui avaient fait des deux premiers volets des films forts et en tous points intéressants. Comme on ne change pas une équipe qui gagne, il remet sur le métier les mêmes ingrédients qui redonnent les mêmes effets. Soit : un scénario bien écrit, sombre, glauque, limite gore parfois, mais passionnant, qu'il faut quand même bien suivre car l'histoire est sur deux époques avec beaucoup de personnages et peut dérouter au début. Puis une mise en scène sobre et discrète, rien à voir avec le tape à l'oeil du Concile de Pierre, décidemment un ratage bizarre dans sa filmographie. Et enfin une distribution de choix, l'une des plus belles de l'année, et dont ils se sortent tous avec les honneurs : Canet, Gillain, Rochefort, Paradis, Balasko, Lhermitte et quelques excellents seconds rôles avec entre autres les très rares Laure Marsac et Maria Schneider.
A priori un film qui pourra en dérouter plus d'un. C'est noir, glauque, sale. Un brin tarabiscoté et compliqué à comprendre mais faut s'accrocher, et il n'est pas nécessaire d'avoir vu les deux premiers pour suivre celui-là. Un casting d'enfer même si Josiane Balasko et Vanessa Paradis ne sont pas physiquement à leur avantage, la performance est d'autant plus méritante. En résumé un bon Guillaume Nicloux qui se rachète grandement de son faux pas de l'an passé. On préfère ça !
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