Je voudrais, par cet article, partager mon coup de cœur pour Sylvain Tesson.
Si vous êtes un lecteur de Cheval Magazine où si vous avez suivi, par le passé, l’émission « Montagnes » sur France 3, il est fort possible que ce nom vous dise quelque chose…
Sylvain Tesson est une sorte de voyageur perpétuel, un de ceux qui ne conçoit de vivre sa vie qu’en se confrontant à ses extrêmes.
Géographe de formation, il part à la découverte de l’Islande en 1991 à vélo, pour ses 19 ans. Suivront une expédition spéléologique à Bornéo, un tour du monde à bicyclette, une traversée pédestre de l’Himalaya, un long périple à cheval dans l’Asie Centrale, ou encore un voyage à pied qui le mènera de la Sibérie vers l’Inde sur les traces de Slavomir Rawicz lors de son évasion du goulag…
Ses expéditions, Sylvain Tesson les veut les plus « pures » possibles et, pour ce faire, il privilégie la totale autonomie et le « by fair means » ce que l’on peut traduire « par ses propres moyens », avec le moins de recours possible à la technologie moderne (marche, vélo, cheval…).
Matériellement, il prépare peu ses pérégrinations : il voyage très léger avec un sac de 10 kg maximum. Il part à l’aventure dans une optique de simplicité extrême. Ce qui accapare bien plus notre voyageur réside dans la préparation culturelle : lectures, acquisition de la langue… sont prépondérantes.
Son « terrain de jeu » se situe essentiellement en Sibérie, Russie, Tibet, Afghanistan… même s’il ne dédaigne pas la France dont il parcourt les forêts, bivouaque dans les arbres où même Paris dont il escalade les monuments à mains nues. Il n’hésite pas non plus à installer son camp sous un pont urbain si la découverte est à la clé.
Il se définit lui-même comme un adepte du nouveau nomadisme, un vagabond joyeux, un « wanderer » et comme une sorte de barde : un homme qui voyage pour raconter ce qu’il voit.
Car si Sylvain Tesson voyage beaucoup, il est aussi écrivain.
Pendant ses journées de marche, il ne garde jamais bien loin de l’esprit le rendez-vous vespéral avec son carnet de notes dont il s’astreint à remplir les pages blanches. Cela l’oblige, de son propre aveu, à mieux écouter, à mieux regarder, à mieux capter ce qui l’entoure. La solitude ne l’effraye pas, tant elle est propice à son écriture et à sa recherche de l’esthétisme de la vie.
C’est dans ses écrits que vous trouverez l’expression la plus fidèle de la philosophie de l’errance qui guide les pas de Sylvain Tesson.
D’une écriture légère mais jamais creuse, il distille des mots justes et captive le lecteur.
Journaliste à ses heures, documentariste, en plus de nomade, il se révèle être, avec bonheur, un auteur de talent et un conteur au style séduisant.
Pour partir à la découverte de celui qui glorifie la marche avec un livre et une flûte pour tout trésor, je vous conseille de commencer par vous imprégner de « Petit traité sur l’immensité du Monde », un essai sur son expérience de « coureur de terres ».
Je vous propose ensuite cette liste, non exhaustive, de ses écrits, classée par type d’ouvrages :
Récits d’expéditions :
On a marché sur la Terre, en collaboration avec Alexandre Poussin, Laffont
La marche dans le ciel : 5 000 km à pied à travers l’Himalaya, en collaboration avec Alexandre Poussin, Laffont
La chevauchée des steppes : 3 000 km à cheval à travers l’Asie centrale, en collaboration avec Priscilla Telmon, Laffont
L’axe du loup, Laffont
Eloge de l’énergie vagabonde, Equateurs
Aphorismes sous la lune et autres pensées sauvages, Equateurs
Recueil de nouvelles :
Nouvelles de l’Est, Phébus
Les jardins d’Allah, Phébus
Une vie à coucher dehors, Gallimard (Goncourt de la nouvelle en 2009)
Je vous souhaite une bonne découverte !