- Le Serpent à plumes - Collection Serpent Noir -
Voilà. Ce roman policier est paru fin mai et je n'ai pas pu résister. Un premier roman écrit à quatre mains par deux soeurs dont l'une est psychiatre.
Il m'a rappelé par bien des aspects les romans suivant le cycle des saisons de Mons Kallentoff Hiver ( ICI ) et Eté ( brouillon de billet perdu quelque part dans les archives ). Ce rappel n'est pas seulement dû au fait qu'il s'agisse de la même collection du même éditeur, ni que ce roman soit aussi estampillé polar suédois. J'y ai retrouvé l'atmosphère, le style de la trame narrative : s'intercalent au récit de très courts chapitres en italique donnant la parole au psychopathe, l'origine de cette haine meurtrière cristallisée sur une personne est à chercher dans un traumastisme du passé, l'histoire intime de l'héroïne est developpée, s'enroulant autour de l'intrigue.
Ce n'est pourtant pas du tout le même scénario, ni la même intensité. Moins éprouvant, ce roman tient du policier psychologique. S'il est prenant, s'il y a un réel suspens, il n'est ni angoissant ni haletant, ce n'est pas un thriller. Sur six mois, il raconte comment Siri, psychiatre, fragilisée par un récent veuvage, est espionnée, harcelée et menacée par un inconnu. L'ambiance s'appesantit au fil des pages tandis que les soupçons la tourmentent, que culpabilité et paranoïa s'installent, que de mauvaises questions l'assaillent...ses patients, ses collègues...La tension ne tient pas à des effets descriptifs mais à l'utilisation permanente de la première personne. Les émotions de Siri, pas si attachante que ça justement, déjà perturbée avant le plan de destruction psychologique, affective et professionnelle de son tortionnaire, comme les séances de thérapie dans son cabinet m'ont paru réaliste et offrent à ce roman, finalement aussi classique qu'efficace - avec sa petite romance en filigrane - une dimension intéressante et prometteuse, une dimension humaine. Si l'écriture mêlée des soeurs suédoises n'a rien de particulièrement remarquable - l'exercice à quatre mains n'est pas aisé, j'en conviens - elles savent donner corps à tous leurs personnages.
Camilla Grebe et Asa Träff ont déjà signé un second roman mettant en scène leur héroïne Siri. J'en attends donc sagement la traduction française :)
- Le billet enthousiaste de Pimprenelle -
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