Faut-il rappeler les incalculables victimes civiles de tous ces conflits dans une région déchirée, démantelée, dépecée par les appétits néocoloniaux d’une poignée de puissances occidentales, les qualifiant de manière méprisante de « dommages collatéraux » ?...
Faut-il donc rappeler tous ces crimes, ces meurtres, ces assassinats, ces innombrables blessés et handicapés, ces familles décimées et inconsolables à vie, cette immense désolation que nos pays dits « civilisés » perpétuent en notre nom (!), la plupart du temps sous de faux prétextes… pour espérer que nous n’oubliions pas !?
En ces temps d’intenses manœuvres diplomatiques aussi bien que militaires, dans un Moyen-Orient tellement dévasté par des années de sanctions, d’embargos, de blocus et de guerres multiples, il ne s’agit évidemment pas d’ « en rajouter une couche » ! Mais plutôt de garder notre sens critique en éveil afin de ne pas nous laisser berner une fois de plus par la propagande mensongère qui s’évertue à nous préparer à la prochaine. Ainsi, le livre Le lobby pro-israélien et la politique étrangère américaine de John Mearsheimer et Stephen Walt paru en 2007 aux Ed. La Découverte, ne devrait-il pas être oublié. Je voudrais tout au contraire en rappeler certains passages éloquents, afin de bien comprendre la stratégie déployée par de puissants lobbies qui tentent d’influencer les décisions de la politique américaine – et européenne par rebond – ainsi que leurs opinions publiques.
Dans un chapitre consacré à l’Irak on peut y lire :
« (…) au cours de la période qui précéda la guerre, les Etats-Unis étaient à la fois puissants, confiants dans leur supériorité militaire, et profondément inquiets au sujet de leur sécurité – un cocktail dangereux.
Ces différents éléments forment le contexte stratégique de la décision d’entrer en guerre, et nous aident à comprendre ce qui a sous-tendu et facilité ce choix. Mais l’équation comportait aussi une autre variable, sans laquelle la guerre n’aurait jamais eu lieu. Cet élément est le lobby pro-israélien, et notamment un groupe de politiciens et de leaders d’opinion néoconservateurs qui pressaient les Etats-Unis d’attaquer l’Irak depuis bien avant le 11 septembre. La faction pro-guerre pensait que le renversement de Saddam améliorerait la position stratégique des Etats-Unis et d’Israël, et inaugurerait un processus de transformation régionale dont profiteraient les deux nations.
(…) Les pressions exercées par l’Etat hébreu et le lobby pro-israélien n’expliquent pas à elles seules la décision prise par l’administration Bush d’attaquer l’Irak en mars 2003, mais elles en constituaient un élément déterminant.
(…) nous affirmons que la guerre était largement motivée par le désir de renforcer la sécurité d’Israël. Il s’agissait déjà d’une affirmation controversée avant que la guerre ne débute, mais elle l’est plus encore maintenant que l’Irak est un devenu un désastre stratégique.
(…) Affirmer cela ne revient pas à dire qu’Israël ou le lobby « contrôlent » la politique étrangère des Etats-Unis. Cela veut tout simplement dire qu’ils ont appelé avec succès à la mise en œuvre de certaines politiques, et que, dans un contexte spécifique, ils ont atteint cet objectif. Si les circonstances avaient été différentes, ils n’y seraient pas parvenus. Mais sans leurs efforts, l’Amérique ne serait probablement pas en Irak aujourd’hui.
(…) Tout au long des mois précédant l’entrée en guerre, les dirigeants israéliens craignaient en effet que Bush décide finalement de ne pas y aller, et ils firent tout ce qui était en leur pouvoir pour s’assurer qu’il ne change pas d’avis à la dernière minute. »
Pourquoi un tel détour ? Parce qu’aujourd’hui, alors que l’une des plus anciennes civilisations du monde est dévastée et en proie à une guerre civile qui risque bien de s’éterniser, les informations qui nous sont pernicieusement distillées en provenance d’Iran sont du même ordre. Le refrain est le même, seul le couplet a changé : il n’est plus question d’ADM, mais de bombe nucléaire. Eh oui !, pour tenter de masquer un tant soit peu l’échec absolu de l’entreprise irakienne – sans parler de celle d’Afghanistan – il faut trouver un moyen d’effrayer plus encore les populations dans le monde pour qu’elles soutiennent l’éventualité d’une option militaire, en utilisant ce qui produira un impact plus fort sur les esprits que les ADM : la bombe atomique ! Tout le monde sait que la simple allusion à l’arme atomique provoque l’effroi le plus total au sein des populations. Les images des gigantesques champignons nucléaires sur Hiroshima et Nagasaki nous sont rappelées régulièrement. La dévastation instantanée et totale de ces deux villes a marqué les mémoires. Imaginer qu’aujourd’hui, un pays puisse envisager le recours à une telle technologie suffit à en provoquer le rejet immédiat et sa mise au ban de la société par l’ensemble des Nations. Les « experts » en communication le savent bien, qui manipulent l’information et tentent de nous terrifier à la seule idée qu’un gouvernement, ostracisé pour sa culture, ses méthodes et présenté comme l’ennemi public n°1, serait sur le point de l’utiliser.
Mais, un peu plus loin dans le livre, on peut lire : « (…) Certains articles de presse affirmaient que « des membres des services de renseignement israéliens disposent d’éléments indiquant que l’Irak redouble d’efforts pour produire des armes biologiques et chimiques ». Sur CNN, Perès déclara « penser et savoir qu’il [S. Hussein] cherche à acquérir une option nucléaire ». Selon le quotidien hébreu Ha’aretz, Saddam avait donné « ordre (…) à la Commission irakienne pour l’énergie d’accélérer le rythme de son travail ». Israël alimentait Washington en rapports alarmistes concernant les programmes irakiens d’ADM à un moment où, selon les termes mêmes de Sharon, « la coordination stratégique entre Israël et les Etats-Unis a atteint un niveau sans précédent ». Au lendemain de l’invasion et après les révélations concernant l’absence d’ADM en Irak, le comité du Sénat en charge des Relations avec les services de renseignement ainsi que la Knesset publièrent séparément des rapports révélant que l’essentiel des informations transmises à l’administration Bush par Israël étaient fausses.»
Or, comme l’affirmaient en son temps Saddam Hussein et ses proches collaborateurs démentant le fait de posséder des ADM, le président Ahmadinejad et l’ensemble de son gouvernement ne cessent de dire et de répéter que l’objectif poursuivi par leur technologie nucléaire est de l’ordre du civil et non de l’armement. Parallèlement, de nombreuses voix – que l’on tente d’étouffer – se sont déjà faites entendre pour signaler qu’au stade actuel, l’Iran ne possédait aucune arme atomique, et qu’il faudrait plusieurs années avant de pouvoir « éventuellement » en fabriquer. Propos non démentis par les inspecteurs de l’AIEA (Agence Internationale de l’Energie Atomique) qui, soit dit en passant, ont accès à certains sites nucléaires iraniens, mais se voient refuser tout accès aux sites israéliens !
Par ailleurs, d’après des informations en provenance d’Al Manar – le silence de nos médias est éloquent sur la question – il semble que des ex-agents de la CIA viennent d’adresser une lettre au président Obama, le mettant en garde contre une attaque surprise de la part d’Israël qui déclencherait ce mois-ci des bombardements sur l’Iran, contraignant ainsi les USA à leur venir en aide, puisque l’Iran a prévenu qu’en cas de violation de son territoire tant aérien, maritime que terrestre, il réagirait. Info ou intox ? Sans vouloir jouer les Cassandre, les signataires d’une telle lettre paraissent bien placés que pour prendre leur initiative suffisamment au sérieux. La perspective des négociations qui se profilent en septembre entre le régime iranien et Washington, après l’accord tripartite avec le Brésil et la Turquie à propos de la question nucléaire, indispose Tel-Aviv qui craint que s’éloigne ainsi la possibilité d’une intervention armée. L’on voit clairement qu’après la guerre en Irak, celle en Iran servirait prioritairement les intérêts israéliens. De même, des « experts » russes voient inévitable une guerre prochaine avec l’Iran, déclenchée vers l’automne, au travers un Etat tiers comme le Liban – dont la résistance armée du Hezbollah insupporte Israël – qui servirait d’appât et d’excuse pour étendre le conflit à d’autres pays voisins. L’accrochage autour d’un arbre à déraciner la semaine dernière a démontré que la provocation israélienne n’hésite pas à utiliser tout et n’importe quoi pour provoquer un incident majeur. Fort heureusement, le Hezbollah – objectif que l’armée israélienne a manqué lors de sa sanglante intervention en 2006 – n’est pas tombé dans ce piège grossier et s’est abstenu d’intervenir.
Dans la foulée, il semble aussi que le président français en vacances dans le Var ait reçu la visite éclair de Saad Hariri, l’actuel 1er ministre libanais, auquel il aurait dit que « tout devait être fait pour éviter de nouvelles tensions… » A entendre les conseils avisés d’un tel « expert » en termes sécuritaire, au moins le ministre libanais pourra se dire qu’il n’aura pas fait le déplacement pour rien !
Ainsi, dans ce monde profondément malade, aurions-nous donc la mémoire trop courte que pour tirer les leçons de l’actuel désastre irakien, afghan, palestinien, pakistanais, libanais sans voir dans quel enfer une nouvelle aventure iranienne risquerait de nous précipiter ? L’Iran n’est ni l’Irak, ni l’Afghanistan.ni encore moins le Liban. Ni par la taille, qui fait quatre fois celle de l’Irak, deux fois et demi celle de l’Afghanistan, (trois fois celle de la France)… et quatre-vingt fois celle d’Israël. Ni par sa population près de trois fois supérieure à celle de l’Irak et plus de dix fois supérieure à celle d’Israël. Ni par ses possibilités de riposte. Ni par sa farouche détermination à ne pas se laisser dicter sa politique de développement. Ni par sa culture, ignorée voire inconnue de la plupart des Occidentaux qui la confondent bien souvent avec un pays arabe, dans les amalgames paresseux et méprisants que beaucoup de ces « spécialistes » affichent dans leur approche de tout ce qui n’est pas européo-centré. Et après des années de déversement de tonnes de bombes dans les pays visés, avec l’objectif de « sécuriser » la région, d’y apporter la « liberté » et la « démocratie » et toutes ces fariboles du même ordre, le résultat est exactement l’inverse de ces fumeuses théories développées par tous ces « experts » venus nous vendre leurs sales guerres ! Le pouvoir irakien est dans l’impossibilité de former un gouvernement d’union nationale entre kurdes, sunnites et chiites et les attentats se multiplient ; le Hezbollah n’a jamais été aussi puissant au Liban ; les Taliban reprennent du poil de la bête et dament le pion à la « coalition » ; le Hamas loin d’être discrédité reste très populaire en Palestine et ce serait plutôt le Fatah et M. Abbas qui seraient affaiblis, etc… Dans les faits, ces pays envahis n’ont jamais été aussi déstabilisés que depuis l’incursion de forces étrangères sur leur sol. Après la colonisation, puis la décolonisation ratée, les nouvelles politiques étrangères de l’Occident continuent d’être de lamentables échecs tant elles sont animées de cette notion tenace de supériorité et de condescendance dans ses rapports à l’autre. Elles ne sont qu’une néo-colonisation mal ficelée, masquée, entretenant de la sorte le désordre et alimentant la haine entre les différentes cultures. Un peu facile de déclarer alors que nous sommes face à un choc de civilisations !
Dès lors, dans ce monde qui n’a de cesse de s’enfoncer dans les ténèbres, saurons-nous nous mobiliser pour empêcher qu’une telle folie ne vienne s’ajouter à tant d’autres avec le risque réel d’un embrasement généralisé de la région, puis de ses alentours, pour nous atteindre rapidement à notre tour ? Saurons-nous nous mobiliser pour faire barrage à ces lobbies et dénoncer leurs puissantes et fallacieuses stratégies de communication ? Saurons-nous nous mobiliser pour alerter nos décideurs politiques et les mettre en garde de s’embarquer dans un suivisme atlantiste dont l’issue les dépasserait ? Saurons-nous nous mobiliser pour alerter les opinions publiques qu’un tel nouveau conflit ne ferait qu’attiser plus encore les fractures déjà nombreuses au sein même de nos sociétés métissées ? Saurons-nous nous mobiliser autant que lors de manifestations sportives mondiales, pour éviter le pire ? Ou devrons-nous constater notre incapacité à faire désormais la différence entre l’essentiel et l’accessoire ? Entre le hasard et la nécessité ? Entre le vrai et le faux ? Entre la réalité et le virtuel ? Devrons-nous constater notre impuissance à agir devant l’inévitable ? Devant le désir de toute puissance de quelques uns, risquant d’entraîner tous les autres et nous avec, dans des affres que nous ne pouvons même pas imaginer ? Avons-nous encore assez de lucidité pour comprendre ce qu’une guerre actuelle représente, en-dehors de celles que nous regardons de manière virtuelle à travers des fictions de mauvais goût ou des reportages lointains, confortablement installés dans nos fauteuils, avec cette certitude erronée que nous serions à l’abri de tout ?
Quelques pages plus loin, dans le même livre, les professeurs Mearsheimer et Walt continuent à expliquer : « Destinée à faire apparaître Saddam Hussein comme une menace imminente, la manipulation des informations fournies pas les services de renseignement fut un élément crucial de la campagne en faveur de l’invasion de l’Irak. Scooter Libby joua un rôle de premier plan dans cette opération, en se rendant plusieurs fois à la CIA pour faire pression sur les analystes et les exhorter à produire des éléments qui viendraient étayer le dossier en faveur de la guerre. »
Ainsi, malgré les déconvenues que les forces occidentales essuient sur tous les fronts dans la région, tout indique que nous risquons de prendre exactement le même chemin qu’avec l’Irak, à savoir : une manipulation de l’information par la répétition à travers les médias de mensonges sur la nature du régime iranien – ce qui a déjà commencé depuis plusieurs années – ; sur la nature de ses recherches en matière nucléaire – en dépit des démentis systématiques des autorités iraniennes – ; sur la nature des intentions du président Ahmadinejad – dont nombre de « journaleux » déforment les propos par une traduction malhonnête – ; sur la nature d’un danger qui est largement exagéré alors qu’il n’est que virtuel – la fabrication d’armes nucléaires – tout en présentant systématiquement et comme toujours, Israël comme la future victime désignée, et qui bien sûr… « a le droit de se défendre », sauf que dans la région c’est le seul Etat qui n’a de cesse d’entrer en guerre avec tous ses voisins, avec la cruauté et la brutalité que l’on connaît !…
Toujours dans le même livre, un plus loin encore, mais à propos de l’Iran cette fois : « L’allant avec lequel Bush définit l’Iran comme une menace mortelle pour Israël mais pas pour les Etats-Unis, ainsi que son engagement explicite à entrer en guerre contre l’Iran au profit d’Israël, ont commencé à alarmer sérieusement certains secteurs du lobby. C’est ce que signalait Forward au printemps 2006 : ‘Des dirigeants de la communauté juive ont instamment prié la Maison Blanche d’éviter d’annoncer publiquement son désir de défendre Israël contre de possibles agressions iraniennes’. Ce n’est pas que ces dirigeants soient opposés au recours à une intervention américaine pour protéger Israël, mais plutôt qu’ils ont peur que les déclarations publiques de Bush ‘ne créent l’impression que les Etats-Unis envisagent une action militaire contre l’Iran au seul profit d’Israël – ce qui pourrait amener l’opinion à attribuer aux Juifs américains la responsabilité des conséquences négatives d’une frappe américaine contre l’Iran’ ».
Et pour en terminer avec ce qu’écrivent les professeurs américains : « En fait, Israël est le seul pays au monde où l’opinion publique soutient majoritairement l’option militaire : près de 71% de la population israélienne, si l’on en croit un sondage de mai 2007. De même, aux Etats-Unis, les principaux groupes du lobby sont les seules organisations importantes à prôner l’entrée en guerre contre la République islamique. Début 2007, quand un journaliste demanda au général en retraite Wesley Clark pourquoi l’administration Bush semblait s’engager sur la voie d’un conflit avec l’Iran, celui-ci répondit : ‘Il suffit de lire la presse israélienne. La communauté juive est divisée sur la question, mais la pression exercée sur les politiciens par les milieux d’affaires de New York est énorme.’ Clark fut aussitôt taxé d’antisémitisme pour avoir laissé entendre qu’Israël et certains Juifs américains inciteraient les Etats-Unis à entrer en guerre avec l’Iran, mais, comme le souligne le journaliste Matthew Iglesias : ‘Tout ce que dit Clark est vrai. Mieux encore, tout le monde sait que c’est vrai.’ Et, pour mettre les points sur les i, dans un ouvrage publié en 2006 et intitulé ‘Cible : l’Iran’, l’ancien inspecteur des Nations Unies en Irak Scott Ritter écrivait : ‘Qu’il n’y a aucun doute là-dessus : si demain les Américains font la guerre à l’Iran, ce sera une guerre made in Israël, et nulle part ailleurs.’ En d’autres termes, sans la campagne d’Israël et du lobby, il n’y aurait pas grand monde à Washington pour envisager sérieusement une attaque contre l’Iran.»
A la lumière de ces différents éléments, arrêtons donc de nous tromper nous-mêmes et regardons la réalité en face : nous échouons partout où nous posons le pied ! Quelqu’un finira-t-il par dresser un jour le bilan du désastre humain qu’a constitué l’implantation de l’entité sioniste en région arabe, comme règlement au problème strictement européen après la deuxième guerre mondiale, avec tous les désastres en cascade que l’on connaît depuis ? Cela risque bien d’être vertigineux ! Sans parler de l’aspect financier, social, économique, sanitaire, écologique,…
Enfin, les récentes confirmations du retrait des forces militaires américaines de l’Irak planifiées pour le mois de septembre par le président Obama auraient peut-être de quoi réjouir… si elles n’étaient le prélude à une réorganisation éventuelle des forces pour les maintenir disponibles en vue d’une riposte sur l’Iran… Tout comme le retrait annoncé des premières troupes polonaises, australiennes et néerlandaises d’Afghanistan… Dans le même temps, que penser de la traversée du canal de Suez il y a quelques semaines, de bâtiments de guerre américains et israéliens en direction du golfe… ainsi que de la livraison récente à Israël de bombes spéciales, les BLU-117 ayant la capacité de percer les bunkers de béton enfouis à plusieurs mètres dans le sol… et du soudain réchauffement entre Tel-Aviv et Washington lors de la dernière visite de Netanyahu, alors que celui-ci continue d’ignorer les injonctions d’Obama et poursuit sa politique de colonisation à Jérusalem-Est et en Cisjordanie, rase les villages bédouins du Néguev, et maintient l’asphyxie méthodique de la Bande de Gaza… et que l’administration américaine vient d’annoncer que ses plans pour attaquer l’Iran étaient prêts ?
Avec les arsenaux en présence, ne pas prendre réellement conscience de la menace qui pèse sur le Moyen-Orient risque de nous faire basculer dans la pire crise que le monde ait à traverser… sans savoir si son issue ne sera pas une apocalypse planétaire ! Bien que certains illuminés souhaitent cette confrontation dans leur vision idéologique et infantile d’une fin des temps qui verrait leur « Messie » revenir sur terre, l’heure est grave. Bien plus qu’elle ne l’a sans doute jamais été. La déflagration d’une telle guerre n’aura rien de virtuel, et personne ne sait quelles terrifiantes conséquences en découleraient et pour combien de décennies. Si nous pensons que la crise que nous traversons aujourd’hui est pénible, longue et difficile, il y a tout lieu de croire que ce n’est qu’une partie de plaisir par rapport à ce qui déferlerait sur nous dans l’hypothèse d’un tel scénario. Nous ne pouvons pas rester les bras croisés et penser que cela ne nous concerne pas. Nous devons tout faire – à commencer par nous informer correctement – chacun avec nos moyens si humbles soient-ils, pour empêcher qu’une telle guerre soit lancée, parce que si ce conflit est déclenché, nous n’aurons alors plus le choix entre le chaos de cette nouvelle « préventive » ou la patience de négocier un accord équilibré entre parties. C’est sans aucun doute l’un des défis les plus urgents à relever dans l’immédiat pour la société civile, les ONG et chacun d’entre nous. Même si une partie de l’administration américaine, les néoconservateurs et le lobby israélien sont puissants, ils restent minoritaires en nombre. Et quoi qu’en disent certains, le président Obama n’est pas le président Bush. À un trimestre des élections de mi-mandat aux Etats-Unis, pourra-t-il contenir les va-t’en- guerre qui le pressent de toutes parts ? Il faut vraiment espérer que oui, et il nous reste donc peut-être une petite lueur d’espoir pour agir : ne la laissons pas passer…
par Daniel Vanhove