Bientôt la rentrée... Celles et ceux qui, comme moi, ont des enfants scolarisés se demandent certainement quel enseignant va prendre en charge la classe de leur(s) enfant(s)... C'est toujours un peu angoissant je trouve, quand on est parent, on a juste envie que notre enfant se sente assez bien dans sa classe pour avoir envie de travailler et d'apprendre. Car, malgré la conjoncture - chômage, diplômes dévalorisés, cursus universitaires avec peu de débouchés - l'instruction reste quelque chose de fondamental, elle permet à un enfant de trouver sa place dans la société, d'acquérir des connaissances et de se développer intellectuellement, socialement, culturellement.
Alors oui, disons-le franchement : à chaque rentrée, on croise les doigts pour que notre chérubin tombe sur un enseignant compétent, compréhensif, sympa! Surtout quand, comme moi par exemple, on a des enfants qui ne rentrent pas forcément dans le moule...
La rentrée 2010 est une année transitoire dans l'enseignement : en effet, dès le 2 septembre, de jeunes enseignants fraîchement lauréats du concours depuis juillet, vont prendre la responsabilité des classes, sans forcément avoir été formés pour cela. Car la formation des enseignants a été réduite à peau de chagrin.
Concrètement, aujourd'hui, vendredi 27 août 2010, il y a, quelque part en France, de futurs professeurs qui sont encore en vacances et qui, dans 6 jours exactement, vont devoir affronter une trentaine de gamins déchaînés et les instruire, sans jamais avoir été, pour certains, confrontés à cette situation.
De futurs professeurs à peine sortis des études, qui n'ont pas forcément d'enfants et qui, en même temps qu'ils enseignent, se retrouvent également en position d'apprenant : apprendre à gérer une classe, apprendre à préparer un cours, apprendre à gérer les conflits, apprendre à communiquer avec des parents soucieux pour leur progéniture.
A fortiori, pour bien apprendre, à mon sens, il faut faire des erreurs et c'est en les corrigeant qu'on peut évoluer. Ces futurs enseignants vont donc se faire la main, tester des méthodes de travail, des techniques d'apprentissage jusqu'à trouver leur rythme de croisière. Ça peut être très rapide comme cela peut durer des années.
Là où je me fais du soucis, c'est pour nos enfants qui vont servir de cobayes. Déjà que c'est pas jojo dans l'Education Nationale depuis quelques années, comment vous dire, je ne le sens pas.
Alors, je ne jette pas la pierre à ces futurs enseignants bien évidemment, qui, sauf quelques cas qui ne songent qu'aux vacances, ont l'étoffe de kamikazes se jetant dans la cage aux fauves (jamais, au grand jamais, je ne pourrai faire ce métier, plus de 4 gamins pour moi et c'est un séisme puissance 9 sur l'échelle de Richter). Enseigner, quand on aime ça, c'est quand même un don de soi.
Alors jeudi 2 septembre, ce sera la surprise : un ancien? un tout nouveau? tadam! Nous verrons bien. Je croise les doigts pour que tout se passe bien, quelle que soit la personne qui sera amenée à instruire mon enfant.
Et si ça se passe mal? Il va falloir que je m'occupe de l'instruction de mes enfants, en plus de leur éducation. Je ne sais pas faire, c'est un métier en soi, mais j'improviserai. Et encore, j'ai de la chance, car il y aura des milliers de parents qui ne pourront pas faire comme moi, qui n'auront pas les bases pour improviser et qui se retrouveront complètement démunis face à l'échec scolaire de leur enfant.
Les dés sont jetés...