Jean-Luc Lemoine : "On fait Le Bureau des plaintes, mais pas Sans aucun doute !"

Par Ozap
Jean-Luc Lemoine Crédits : France 3 - Montreux Festival du Rire - Agrandir D ès le mercredi 15 septembre, Jean-Luc Lemoine débarque en seconde partie de soirée sur France 2. L'humoriste prendra la case de Panique dans l'oreillette pour proposer Le bureau des plaintes, un nouveau magazine où il recueillera, entouré de chroniqueurs, les motifs de mécontentement des Français, le tout avec humour. Pour Ozap, Jean-Luc Lemoine donne des détails sur ce nouveau rendez-vous et évoque ses débuts à la télé et sa relation tumultueuse avec son ancien complice, Laurent Ruquier. Entretien.
Ozap : Vous êtes de retour sur France 2 avec Le bureau des plaintes. On le présente comme une émission satirique, vous la définissez comme ça ?
Jean-Luc Lemoine : Oui, ça me va bien, c'est une émission d'actu satirique où on va parler de tout ce qui énervent les Français dans la vie de tous les jours, ce qui les fait parler à la machine à la café. Mais on va surtout essayer de s'amuser de tout ça, je veux que l'émission ait une grosse dominante humoristique.
Et pour cela, vous serez entouré de chroniqueurs. Combien seront-ils ?
Il y aura quatre personnes pour mener le débat avec moi. Il y aura aussi certainement des intervenants qui seront plus dans le registre de la comédie, qui passeront sur le plateau ou auront un rôle plus défini. Je viens de la scène et j'aime bien mixer des comédiens avec de « vrais » chroniqueurs. Ce sera très rubriqué pour que les gens aient des rendez-vous mais on ne s'interdit pas de faire du sur mesure en fonction des invités ou de l'actualité.
On a pu lire que Bernard Montiel ferait partie de la bande. C'est vrai ou pas ?
Ça fait partie des gens qui sont pressentis, avec qui on discute. Ce n'est pas encore fixé. On va essayer de monter une équipe surprenante. Et si on prend Bernard par exemple, ce sera pour que les gens le découvrent autrement. Je pense par exemple qu'il ne viendra pas avec son chien (rires).
C'est dommage...
On vient de me dire que son chien était mort donc il ne viendra même pas avec son chien mort !

« Ce n'est pas forcément en invitant des humoristes qu'on fait les émissions les plus drôles »

Vos invités auront-ils un rôle particulier dans la mécanique de l'émission ? Ils viendront eux-même râler ?
Toute l'émission sera sur la thématique de la plainte mais que ce soit bien clair, ce ne sera pas anxiogène ! On va juste se servir de ça pour s'en amuser. De toute façon, on ne fait pas rire avec les choses heureuses mais les choses qui nous agacent. Il y aura un invité d'honneur qui sera mis en valeur, on le sollicitera sur certaines séquences. On va surtout chercher des gens qui pourront donner leur avis dans tous les débats. Ensuite, il y aura d'autres invités qui viendront ponctuellement, en fonction des plaintes qui seront traitées.
Et vous vous ouvrez à tous les domaines, du chanteur au ministre ?
Oui, tout à fait et je trouve intéressant quand on « décale » les gens. De toute façon, ce n'est pas forcément en invitant des humoristes qu'on fait les émissions les plus drôles. Il arrive qu'on découvre quelqu'un qu'on pensait rigide et qui se révèle super déconnant. On ne va pas chercher à les rendre ultra-sympathiques mais on va chercher à les révéler autrement.
Vous allez donc remonter les plaintes des Français. Y-aura-t-il de « vrais » Français sur le plateau ?
Dans le public sans doute ! (rires)
J'étais sûr en la posant que ma question était mal formulée. De véritables anonymes seront-ils donc présents à vos côtés pour se plaindre ?
Oui, mais sûrement en magnéto. On fait Le Bureau des plaintes mais pas Sans aucun doute : entre les deux émissions, je pense qu'il y a un grand écart facial !
On vous annonçait en access sur France 4. Vous arrivez finalement sur France 2 dans une case beaucoup plus exposée. Comment ça s'est fait ? Est-ce le départ de Frédéric Lopez qui a ouvert cette opportunité pour vous ?
Honnêtement, je n'en sais rien. On m'a proposé France 4 et j'ai fait deux pilotes. J'y suis allé parce que les projets m'intéressaient mais le principe de faire une quotidienne m'intéressait moins. Je ne crache pas sur une quotidienne mais, avec un spectacle qui commence bientôt, je voyais mal comment je pouvais tout faire en même temps. Très vite, Le bureau des plaintes a été envisagé pour un autre horaire et une autre chaîne. Est-ce que ça s'est fait suite au départ de Frédéric Lopez ou pas ? Honnêtement, je n'en sais rien et je ne suis pas dans le secret des Dieux. Je ne sais toujours pas comment on décide quand une émission commence ou s'arrête (rires).
En plus du Bureau des plaintes, l'autre pilote pour France 4 était produit par Stéphane Simon et Thierry Ardisson.
Oui, c'était aussi un joli projet, ça s'appelle Télé Lemoine. J'espère d'ailleurs que l'émission se fera un jour, il y a de la bonne connerie dedans.
Et ça ressemblait à quoi ?
Absolument à rien (rires) C'est très novateur, on est vraiment entre l'émission et le sitcom, c'est vraiment un OVNI.

« J'ai été blessé par certaines attaques de Laurent Ruquier »

Sur L'habit ne pas fait Lemoine, vous étiez produit par Carson Prod. Vous revenez cette fois avec Troisième Oeil, ça s'était mal terminé ?
C'est parce que France Télévisions a décidé, pour une raison que j'ignore encore aujourd'hui, de ne pas reprogrammer L'habit ne pas fait Lemoine. Je n'ai aucune embrouille avec Franck Saurat (son ancien producteur, NDLR) et j'ai encore beaucoup d'affection pour lui, et je pense qu'il en a toujours pour moi. J'espère qu'on retravaillera ensemble un jour, peut-être même pour reprendre L'habit ne pas fait Lemoine.
Cette émission avait beaucoup agacé votre ancien compère Laurent Ruquier parce que vous aviez proposé un talk-show en lieu et place du sien durant l'été. Où en êtes-vous aujourd'hui avec lui ?
Ça l'a beaucoup agacé et il l'a dit dans la presse. Ça a changé tout au long de l'année : au début, c'était du plagiat. Puis, ça ne l'était plus mais parce que j'avais dit que mon émission était mieux que la sienne, chose que je n'ai jamais dite ! Après, il a dit que je voulais prendre sa place... On s'est parlés il y a un an. C'était important pour moi parce que je ne suis pas hermétique à tout ça. J'étais déçu et j'ai été blessé par certaines attaques parce que j'ai passé beaucoup de temps et de bons moments avec Laurent. J'ai d'ailleurs passé plus de temps positif que négatif, et la dernière année a été désagréable. Par rapport à tout ce qu'on a vécu, c'était important qu'on s'explique. Voilà, on s'est dit des choses et depuis, je crois qu'on ne s'est plus reparlé.
Nicolas Pernikoff, le patron des variétés, nous expliquait que tous les contrats comprenaient des portes de sortie pour décembre. Concrètement, avez-vous une clause d'audience ?
Non mais j'imagine qu'ils regarderont nos chiffres en fonction des résultats de la case. Franchement, je pense que les clauses d'audience ne servent à rien. Ce n'est pas que je suis naïf mais si de bonnes audiences suffisaient à ce qu'une émission reste, L'habit ne pas fait Lemoine serait revenu. Et si de mauvaises audiences condamnaient une émission, certaines ne seraient pas revenues cette année.
Votre priorité reste aujourd'hui la scène. Quand arrive votre nouveau spectacle ?
Je vais jouer trois mois à La Gaité Montparnasse à partir du 6 octobre. Ça s'appelle « Lemoine man-show » : j'abandonne les sketchs pour faire un long monologue d'une heure et demie avec, en toile de fond, le bilan de mes quarante ans. Ça évoquera ce que vivent les quadras, les relations homme/femme, le communautarisme, la dictature du buzz et je vais aussi montrer comment cacher qu'on est inculte.
Comme ça se fait beaucoup en ce moment, vous aimeriez que votre spectacle soit retransmis en direct à la télé ?
Je ne me suis pas posé la question mais une chose est sûre, je ne veux pas proposer la même chose sur scène et à la télé. D'abord, parce qu'il faut proposer autre chose aux gens qui ont payé leur place et c'est certain que vous n'aurez pas les mêmes sensations dans la salle et à la télé. Ce que je me demandais surtout était de savoir si le fait de diffuser un spectacle à la télé n'allait pas vider la salle. Mais j'ai une pièce qui se joue depuis quatre ans à Paris, « Amour & Chipolatas ». France 4 l'a diffusée il y a deux ans et il y a toujours plus de monde dans la théâtre, à ma grande et belle surprise. Je crois que ce n'est pas incompatible et que la télé peut amener des gens au théâtre.
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