Et de parler encore d'un sang plus quotidien
La sueur âcre du poste de nuit
L'angoisse des petits matins blêmes
Le visage gris des brumes de l'aurore
Les muscles las,
Une maigre respiration racle le fond des poumons
Seul un oeil clignote faiblement
Phare abandonné par son gardien
Cherche pourtant sa route
Il faut bien
L'autre déjà fermé
Une cigarette se consume au coin des lèvres
Le poste de nuit tangue vers son lit
Les yeux écarquillés d'un rêve interrompu
La chair crissant des fatigues accumulées
Rasé de frais pour sauver la face
La pâleur de la peau rosie à l'After Shave
La musette pendante et comme abandonnée
Pointage s'appropriant les corps
Cerveaux à l'abandon dans les vestiaires
Pour huit heures
Interdit de penser
Rayon des espoirs confisqués
Sortir d'ici
Vite
Peau neuve que l'on n'ose enfiler
Que l'on range proprement au fond de la mémoire
Pour ne garder sur soi qu'un récépissé
Pour les contrôles de police.
Années 1970 - 2010