Les jardins japonais sont bien connus pour leur beauté, leur organisation et les images qui y sont associés (vous en avez un bel exemple à Boulogne Billancourt). Nous pensons bien les connaître, pourtant, vus de près, ils vous remettent en cause nombre de vos croyances. N'est-ce pas un beau symbole de la remise en cause de nos croyances (ou paradigmes) ?
Première croyance : la mousse. En France, nous avons de beaux jardins bien verts et nous combattons hardiment la mousse. La majorité des engrais contiennent de l'anti-mousse. Au Japon, dans les jardins, il n'y a pas d'herbe ou de gazon, mais de la mousse. Celle-ci est un symbole de pérennité, de résistance au temps et au vent et de longévité. Elle ne s'entretient pas, mais se contient. Nous lui préférons le court terme, la couleur vive, ce que nous pouvons façonner et remplacer facilement.
Votre culture d'entreprise ou d'équipe, tient-elle plus de la mousse ou du gazon ?
Deuxième croyance : l'organisation du jardin. En France, nous aimons bien voir l'ensemble du jardin, même si quelques arbres ou arbustes créent des zones d'ombre. Au Japon, tout l'art de l'organisation du jardin est de ne jamais être capable de voir le jardin d'un seul regard. Mieux, la perspective change selon les angles de vue. Cela oblige à se remettre en cause en permanence, à se déplacer et/ou à accueillir le point de vue de l'autre puisque nous savons d'emblée qu'il n'a pas la même perspective.
Votre mode de communication favorise-t-il le point de vue de l'autre ou pensez-vous avoir une vue globale du sujet ?
Troisième croyance : les pavés japonais. Ceux-ci, en France sont en général faits de pierres similaires (dans leur texture, voire leur taille. Ils sont noyés dans le gazon, d'où quelques difficultés pour bien les mettre en valeur. Au Japon, les jardiniers utilisent des pierres de nature différente. Comme ils sont cernés par la mousse, l'entretien est facile.
Acceptez-vous la différence et la variété ?
Un jardin peut en cacher un autre…et une autre culture !